Iran
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C’est donc sur nos gardes qu’on aborda cette deuxième tentative d’entrée en Iran, qui fut au bout du compte des plus agréables. Ayant accepté et bénéficié, sans contrepartie, de l’aide des mêmes passeurs, on foula enfin le sol iranien. Contre toute attente l’accueil à la douane se révéla courtois et très amical. Toutes les démarches furent prises en charge par une jeune femme, jean noir sous le tchador, qui nous renseigna également sur les attraits touristiques de son pays. Les douaniers, détendus et sans uniforme, purent ainsi, munis de nos passeports et du carnet de passage du véhicule, s’occuper de toutes les formalités administratives. Cela dura à peine une heure. Aucune fouille du véhicule ou de nos affaires, aucun interrogatoire, nous étions libres de rouler sur la bonne terre de la République Islamique...


Afin d’appréhender calmement ce nouveau pays on s’octroya une pause dans la première ville venue : Maku. Cette ville a ceci d’un peu étrange et d’impressionnant qu’elle est coincée entre les deux parois d’une gorge profonde. C’était vendredi après-midi. Le week-end pour les Iraniens. Boutiques quasiment toutes fermées. Calme plat. Pas même la clameur d’une mosquée !
On se débarrassa vite de cette première impression. Déjà le soir une ribambelle de véhicules investissaient l’asphalte, tandis que les trottoirs étaient noirs de monde. La sieste était terminée. L’Iran bouillonnait comme d’habitude.
L’OR NOIR
Pour notre première étape jusqu’à Tabriz le principal souci fut de trouver de quoi abreuver notre petite auto, même si celle-ci s’est révélée, jusqu’à présent, peu gourmande (moins de 5 litres au 100). Or le chapelet de Paykan vétustes blanches (les voitures du cru majoritaires) qui tracent les routes, ainsi que toutes les autres (essentiellement des Peugeot 405 et 206 et quelques 2CV antédiluviennes), fonctionnent à l’essence.
LA CONDUITE :
C’est en arrivant à Tabriz, notre première grande ville iranienne, que l’on mesura à quel point la circulation en Iran y est frénétique et quasiment suicidaire. Les règles sont inexistantes, sauf celle du plus fort. Le conducteur iranien ne se pose pas la question : « Est-ce que j’ai le temps de passer ? », mais « Est-ce que celui qui vient en face a le temps de s’arrêter ? », les piétons et les motards, débouchant de toutes parts et à contresens sont tout aussi inconscients, et se jettent avec la même hargne dans la mêlée. L’un des mots favoris de ma co-pilote Xiao-Lin, c’est « Attention ! ». En Iran cela devient une rengaine, le mantra d’une pauvre maman accrochée à son siège en espérant que sa vie dans l’au-delà sera meilleure !
En vérité, même si les chiffres des accidents routiers en Iran sont importants (+ de 200 000 par an), je constate peu d’accrochage sur notre parcours. La folie se concentre essentiellement dans les agglomérations où, pour cause d’embouteillages permanent, la vitesse est réduite. En rase campagne, compte tenu de la bonne qualité des routes, la conduite paraît bien plus « raisonnable » (Cela n’empêche pas de doubler même si un véhicule arrive en face !). En conclusion, l’Iran est bien placé dans mon palmarès des routes les plus dangereuses au monde, mais à mon sens, encore loin derrière la fureur routière de l’Inde.
Par précaution, bien que cela ne semble pas obligatoire (on ne me l’a pas réclamé à la douane), j’ai souscrit une assurance auto auprès de la principale compagnie iranienne (Iran Insurance). Ma carte verte ne prenant pas en compte ce pays, ni les suivants d’ailleurs. Pour 40 euros, mon véhicule et ses passagers sont couverts pendant 20 jours. De l’utilité d’une telle assurance ou de l’efficacité de remboursement en cas de pépin grave, je n’ose ni l’imaginer, ni l’expérimenter.
En tout état de cause, en entrant dans les bureaux de la compagnie d’assurance, cela m’a permis de découvrir une petite parcelle de la vie bureaucratique iranienne. A huit heures du matin, les employés, en chemise courte sans cravate, assis derrière leur bureau ingurgitent hâtivement leur petit déjeuner : galette de pain agrémenté d’une portion de fromage blanc et d’un verre de thé. Peu de femmes présentes (leur taux d’activité dans le marché du travail est de 11%), mais elles existent, compartimentées dans un coin, non séparées des hommes, elles circulent librement et semblent occuper des postes à responsabilité. Aidé par l’un des employés qui parlait un peu français, mon contrat fut réalisé promptement. L’assurance auto ne semble être qu’une simple formalité « payante », les conditions restrictives étant réduites à leur strict minimum.
FORETS LUXURIANTES ET RIZIERES
De Tabriz, plutôt que de nous diriger directement à Téhéran, nous quittons les hauts plateaux arides (+ de 1 500 m) pour descendre vers la mer Caspienne située à moins 30 mètres sous le niveau de la mer. Cette région peu fréquentée des touristes rompt avec l’image des déserts associée à l’Iran. On y découvre des rizières, des collines recouvertes de théiers, des forêts luxuriantes, telles qu’on peut en voir en Asie du Sud-Est. Un bon bol d’air de verdure et de réconfort pour Xiao-Lin.
Le rivage de la mer Caspienne, le plus grand lac salé du monde, se révèle assez quelconque, noirci par les hydrocarbures et les émanations volcaniques sous-marines (mettant en péril l’exploitation du caviar, soit 90% de la production mondiale).

que sous la pluie et dans les nuages nous découvrons les maisons superposées du village de Masuleh. Celles-ci, accrochées à flanc de montagne, se dressent les unes sur les autres dans un vaste amphithéâtre. (Certains villageois y louent des chambres sommaires, nous resterons la nuit dans l’une d’entre elles).
Joyau de l’ancienne Perse, Ispahan compte parmi les plus belles villes du monde islamique. D’abord l’incontournable et immense Place de l’Imam (2ème plus grande place au monde après Tian an Men) ceinturée de monuments grandioses telle que la fameuse Mosquée de l’Imam, étincelante dans ses délicates faïences bleues; les jardins et les palais; ainsi que les vieux ponts à arches avec leurs maisons de thé installées en contrebas.
Dés lors il nous reste cinq jours pour parcourir les quelque mille kilomètres jusqu’à la frontière du Turkménistan en passant par la ville sainte de Mashad.
...
Dans les parcs ou dans la rue des grandes villes, il n’est pas rare de voir des jeunes gens se tenir par la main ou se fricoter sur un banc public (pour se bécoter on verra plus tard...). Nos interlocuteurs (ceux rencontrés au hasard et qui n’ont habituellement pas de contact avec les touristes) me sont toujours apparus très cultivés (le taux d’alphabétisation est l’un des plus élevé de la région, les femmes représentant 63% des étudiants admis à l’université). La tenue vestimentaire des hommes est souvent élégante, tandis que celle des femmes, où le tchador est toujours la norme, se « libéralise » quelques peu avec des vestes longues, plus colorées et plus cintrées. (Des petites entorses au règlement (à la charia) comme les Iraniens savent si bien en jouer).
S’accommodant des règles en vigueur, la population semble avant tout préoccupée de voir son niveau de vie progresser. L’extrémisme religieux existe mais ne transparaît pas au grand jour et s’avère beaucoup moins ostentatoire que dans les pays limitrophes (même en Turquie, sans doute pour contrer une modernité tapageuse, les mosquées sont bien plus nombreuses et l’appel des muezzins plus tonitruants). Certes le portrait de l’Ayatollah Khomeini est partout omniprésent (sur les murs, les billets, les noms des rues...) tout comme les martyrs de la guerre Iran-Irak, un conflit qui a visiblement marqué le pays. Les médias sont sous la tutelle du gouvernement religieux, mais dans les salons des hôtels, les multiples émissions religieuses sont beaucoup moins regardées qu’un obscur match de foot de la Coupe du Monde (et lorsque l’équipe nationale marque un but, c’est toute la rue qui est en ébullition). La ferveur d’une nation qui passe par le foot ! J’ai déjà vu ça ailleurs ! Beaucoup d’Iraniens de la classe moyenne ont accès aux chaînes internationales grâce au satellite, et l’on peut, comme je l’ai constaté personnellement, très facilement se connecter sur Internet dans les cybercafés ou chez soi (les sites pornographiques et antireligieux sont toutefois censurés par les hébergeurs). J’ai même pu établir librement quelques connexions sauvages à distance avec mon propre portable.
Nous n’avons jamais été ennuyés par la police religieuse. Le seul rappel à l’ordre auquel nous avons eu droit fut lorsque dans le métro nous sommes rentrés par mégarde dans le wagon des femmes. Manu militari il a fallu se retrancher dans le wagon des hommes où d’ailleurs un trio téméraire de jeunes femmes s’étaient aventurées sans que quiconque ne leur en tiennent rigueur.
Pèle mêle (il resterait beaucoup de choses à dire, mais difficiles à mettre en forme sur un blog) : Contraste avec la nourriture variée et succulente de Turquie, en Iran la cuisine nous est apparue d’une grande monotonie, en dehors des kebabs, des sandwiches, et des platées de riz avec poulet, nous avons eu toutes les peines du monde à tester quelques spécialités. Hormis les fast-food, les restaurants sont peu nombreux et difficiles à trouver car souvent installés au sous-sol. La seule expérience culinaire quelque peu exotique à laquelle nous avons eu droit fut de goûter au kaleh pache, mets pouvant inclure divers abats, dont la tête de mouton, avec l’œil et la cervelle.... le tout agrémenté d’un habituel thé ou d’une bonne bière à la fraise ou au citron (sans alcool !).
Dernière image emblématique avant de quitter l’Iran, celle de ses caravansérails qui jadis jalonnaient la Route de la Soie et que nous verrons défiler régulièrement le long de notre parcours. Cependant, la plupart sont à moitié rongés par le temps et les rigueurs du désert. Quelques-uns ont été restaurés comme celui de Ruban Sharaf, l’un des plus anciens (1128) et des plus importants du pays. Encadré de collines désertiques il se situe à quelques kilomètres de la route qui mène à la frontière turkmène. Sur place il n’y a personne à la ronde, hormis un gardien qui nous ouvre gracieusement les grilles de l’édifice, puis nous accompagne pour une visite guidée. Si l’eau ne coule plus dans le réseau souterrain du caravansérail, en revanche à l’extérieur un distributeur d’eau fraîche récompense les nouveaux caravaniers de ce siècle, les rares voyageurs-touristes égarés, chasseurs de belles images, en route vers la lointaine Asie.
Rouler en Iran :
Conduite : difficile surtout dans les villes où elle devient dangereuse (mais au bout de quelques jours on prend le pli et ça devient presque « amusant » !). Klaxon largement utilisé pour préve-nir de son arrivée. Signalétique moyenne (en farsi et caractères latins sur les principaux axes), très difficile de s’orienter dans une grande ville. Circulation très dense en ville et sur les principaux axes. Vitesse plus ou moins respectée. Nombreux contrôles routiers dans les villes (un croisement sur trois est occupé par un policier qui verbalise à tour de bras. Deux d’entre eux tentèrent de nous stopper pour un quelconque motif mais dans la cohue et voyant notre plaque d’immatriculation, ils n’insistèrent pas). Sur les grands axes les contrôles sont également fréquents avec la présence de radars. Stations-service peu nombreuses surtout pour le diesel où elles sont regroupées autour des grandes villes. Stationnement difficile à Téhéran et Mashad mais il existe des parkings souterrains surveillés, compter 2 euros pour une journée complète (jour + nuit). Très nombreux taxis officiels et privés.
" Une nouveauté (à laquelle nous avons échappé) pour les gens motorisés : avoir des plaques iraniennes si votre séjour dépasse 10 jours. Lors du passage de la douane, on vous donne un document qui vous autorise à circuler et qui sera nécessaire lors de l'attribution des plaques. Etant à Tabriz après la Turquie, je me suis fait aider par le "tourist office" et cette procédure n'a pris que la matinée...
vous déposez 50 000 rials (4 euro) sur un compte de la banque Melli vous allez au bureau de la police de la route (la ou on fait passer le permis de conduire) vous faites des photocopies du passeport du visa, du Carnet de Passage, du document de la douane, du reçu du virement... vous passez d'un bureau a l'autre vous faites contrôler le numéro de châssis et de moteur de votre véhicule. vous donnez 300 000 rials (25 euro) au bureau. vous récupérez les plaques après avoir signe 5/6 papiers et mis vos empreintes au moins autant de fois sur les mêmes papiers sachez que vous ne pourrez ramener les plaques en France... sachez aussi que l'on vous donne un petit document (taille passeport) qui correspond a une 'carte grise' et qu’il faut avoir avec soit... ainsi qu'un autre document a fournir lors du passage de la douane (retour). " Dominique, Forum-voyage, le 21.08.2006.
Quelques prix :
Taux de change (juin 2006) :
1 euro = entre 11 450 et 11 600 rials (Meilleur taux obtenu à la banque de la douane iranienne ! (- une petite commission). Attention ne pas changer son argent auprès des rabatteurs côté turc, ceux-ci proposent un taux très inférieur : 1 euro pour 7 500 Rials ! ! !)
Mise à jour du cours en temps réel voir : http://www.mataf.net/conversion-IRR.htm
Sortir d'Iran
AMBASSADES ET CONSULATS ETRANGERS EN IRAN
Dernière mise à jour : février 2008
Ambassade de l’Inde de Téhéran
Adresse : 46, Miremad Av. Angle 9ème Str et Dr Beheshti St
Téléphone : 021 875 51035
Email: www.indianambassy-tehran.com
Ouverture service consulaire : 09h00 - 11h30 16h30-17h30
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 5 jours ouvrables ; RI 370 000
Ambassade du Pakistan de Téhéran
Adresse : Block n°1, Etemadzadeh Ave. Jamshidabad, Dr. Hossein Fatemi Av.
Ouverture service consulaire : 09h30 - 11h30
Jours de fermeture : Jeudi-vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 2 jours ouvrables avec lettre d’introduction de votre ambassade; 35 U$
Ambassade de Georgie de Téhéran
Adresse : Agha Bozorgi St. Fereshti Str.
Téléphone : 021 221 1470
Ouverture service consulaire : 09h30 - 13h30
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 4 jours (40U$) ou 2 jours (60U$).
Ambassade de la République du Tadjikistan de Téhéran
Adresse : Niyovaron sq., Shahid Zainali av., 3rd st. 10 , Tehran
Téléphone : (98-21) 229 95 84, 280 92 49
E-mail: tajemb-iran@tajikistanir.com
Ouverture service consulaire : 08h30 - 16h00
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : ?
Ambassade de Turquie de Téhéran
Adresse : P.O.Box: 11365-8758 Chancery: No.314, Ferdowsi Ave.
Téléphone : +98-21-3115299,3118997
Ouverture service consulaire : 09h00 - 13h00
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : Pas besoin de visa pour les ressortissants français
Ambassade d’Afghanistan de Téhéran
Adresse : Dr. Behesht Av. Angle 4ème St et Pakistan St.
Téléphone : 021 873 5600
Ouverture service consulaire : 9h00-14h00
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : Visa touristique de 30 jours (30U$) obtenu en 2 jours.
Ambassade d’Azerbaïdjan de Téhéran
Adresse : Nader Sq. 15 Goldbarg St. Chizar
Téléphone : 021 233 5197
Ouverture service consulaire : 9h00-12h00
Jours de fermeture : Lundi, mercredi, vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 1 ou 2 jours avec lettre d’invitation
Ambassade d’Ouzbékistan de Téhéran
Adresse : EP Tehran, Pasdaran Avenue, Nastapan St., 6
Téléphone : (9821) 283-20-71
E-Mail : http://www.iran.mfa.uz/?newlang=eng
Ouverture service consulaire : ?
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : ?
Ambassade du Turkménistan de Téhéran
Adresse : Parsdaran Str, Andarzgou Blvd, Vatan Pour Str, Barati Str 5.
Téléphone : +98-21-2542178
Ouverture service consulaire : 9-11 heure
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Taxi du centre : IR 40 000
Délais d’obtention : 5 jours ouvrables, pas de lettre d’invitation pour transit seulement.
Consulat général de Turkménistan de Mashad
Adresse : No.34, Consulgari St., 10 Day Sq.,
Téléphone : +98-51-47066
Ouverture : 8h30-13h30
Jour de fermeture : Vendredi
Délais d’obtention : ?
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