L’Odyssée chinoise

A l’approche des festivités du Nouvel An chinois, la grande transhumance qui secoue le pays est déjà bien avancée : des dizaines de millions de migrants en profitent pour retourner au foyer quelques jours et retrouver leurs parents, épouses, ou enfants. Chaque année, pendant cette période, on comptabilise près de deux milliards de trajets, dont 150 millions en train. En dépit de la hausse conséquente des tarifs de transport, l’afflux des voyageurs est exponentiel et le retour au bercail se transforme en une véritable et fantastique odyssée. L’achat d’un billet de train est en soi une épreuve de patience qui nécessite des heures d’attente, tandis que les places des wagons, vendues en surnombre, sont prises d’assaut dans une indescriptible foire d’empoigne.

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Pour le moment, Yangshuo est relativement épargné. L’arrivée massive des touristes n’est attendue que le lendemain du Jour de l’An. Le jour du réveillon est en effet réservé aux retrouvailles familiales où les foyers se réunissent pour dîner et marquer ainsi leur union.

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Cependant dans les rues les préparatifs vont bon train. Les calligraphes ont sorti leurs pinceaux et leurs rouleaux de papier rouge afin de préparer des distiques personnalisées.

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Traditionnellement, on affiche ces bandes dites "papiers collés de la fête du printemps" des deux côtés de l’entrée principale de la maison. On y ajoute souvent des images de dieux gardiens sur les battants de la porte. Les vers ont pour thème la bonne fortune, l'enrichissement, la longue vie, le bonheur ou la prospérité de la descendance.

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Tout le long de cette période les pétards vont résonner, mais c’est le jour J à minuit pile qu’une apothéose de feux d’artifice, de lumières et de bruits vont embraser le ciel chinois. Dans la rue, les vendeurs de n’importe quoi ont troqué leur marchandise habituelle par des rouleaux de pétards, des feux d’artifice, des petites enveloppes rouges, des cartons de fruits ou des friandises en tout genre.
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Dans un coin de trottoir, impassible, un coiffeur de l’ancienne école occupe encore le macadam (des salons de coiffure modernes et bon chic les ayant peu à peu remplacés), tandis que derrière lui, le " sex shop " du quartier, débite un autre type de denrées non moins explosives, mais très en phase avec le signe de l’année : le cochon !

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