Les Tribulations d'une famille sur les routes de la soie” /> User-agent: Googlebot allow: /

06 juillet, 2006

Ouzbékistan

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Pour plus de détails cliquer sur la carte :

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Vite fait bien fait le 1er juillet (date d’anniversaire de Bonnie), nous entrons en Ouzbékistan sans avoir à subir cette fois-ci d’interminables tracasseries douanières. En quelques minutes nous étions libre de découvrir l’un des pays les plus fascinants d’Asie centrale.




L'Asie centrale a longtemps été constituée de petits royaumes dirigés par des khans, réputés pour leur cruauté. Le plus fort prenant l'avantage sur les autres avant d’être à son tour massacré. Au 13ème siècle, à la tête de ses hordes de cavaliers mongols, Genghis Khan mit tout le monde d’accord en dévastant la région. Villes rasées, populations décimées, rien et aucun peuple ne leur résista. Ce fut le plus grand empire et la plus grande conquête humaine de tous les temps.
Et pourtant c’est à cette époque que la Route de la Soie prit son envergure, empruntée par les marchands entre l'Occident et l'Orient, tel Marco Polo. Les Mongols avaient fini par unifier la région en faisant impitoyablement régner l’ordre, rendant les voies de communication plus sures, du fin fond de l'Asie jusqu'aux portes de la Russie. Après la mort de Genghis Khan ses descendants s'appliquèrent un moment à agrandir l'empire, avant de s’entre-dévorer à leur tour.
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A la fin du 14ème siècle, c'est au tour de Tamerlan (on dit aussi Timur le Grand) de saccager ce qui avait été reconstruit. C'est le « héros », le « Napoléon » local : il vient des environs de Samarkand. Si son empire sera plus modeste que celui de Genghis Kahn, l’émir n’en sera pas moins cruel. Grâce aux caravanes qui revenaient en Europe débordant de marchandises, on apprit l’existence des merveilles qu’il avait fait ériger : Samarkand et Boukhara. Ces villes et leurs trésors resteront ainsi gravés dans l’imaginaire occidental. Mais l’empire de Tamerlan ne lui survit pas. Les khans d'Asie centrale et leurs conflits démembrèrent à nouveau les territoires. Cela durera jusqu'au 18ème/19ème siècle avec l'arrivée des Russes. Les tsars ont une armée moderne et peu à peu prennent pied dans la région. Les Soviétiques finiront d’imposer leur marque.

BOUKHARA

Contrairement à Samarkand, plus grande et coupée de larges avenues, à Boukhara subsiste une vielle ville et une continuité architecturale. L’atmosphère y est paisible. Au détour d'une rue, au coin d'une place, on découvre de multiples madrasas (écoles coraniques) et mosquées (en photo la Mosquée Kalon avec son terrible minaret (1127) où de son sommet l’on jetait les condamnés à mort). Les Boukhariotes, assis dans les allés couvertes du bazar, jouent au dominos, d’autres, en petits groupes palabrent autour d’un bassin bordé de chaïkhanas (maison de thé, petits restaurants) à l’ombre des mûriers. Magique.





SAMARKAND
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Samarkand est un mélange de splendeur passée et d'urbanisation soviétique. La partie historique se limite essentiellement à un ensemble de trois madrasas (le Registan) dont la plus ancienne remonte au 15ème siècle ce qui constitue l'âge d'or de Samarkand comme carrefour culturel et économique d'Asie centrale. Il y a quelques touristes, mais l'affluence reste très raisonnable.

Tous ces monuments s’inscrivent plutôt dans un héritage historique que dans une réelle ferveur religieuse. L'Asie Centrale est essentiellement musulmane. Mais de manière très modéré : La fin du Ramadan se fête à la vodka. Pas de femmes voilées (ou très peu). Pas d’appel à la prière. Les musulmans se concentrent essentiellement dans la vallée de Ferghana, mais là aussi rien d’ostentatoire.








Tachkent, la capitale, la plus grande ville d’Asie centrale, est quadrillée de grandes artères à la sauce soviétique, et bordée d’immenses arbres et d’immeubles en béton. Elle abrite une population plus cosmopolite qu'ailleurs, avec une très forte proportion de Russes. Les Russes sont la minorité la plus importante avec 8,3% de la population totale. Mais comme dans la plupart des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, la minorité russe a diminué ces dernières années, en raison de leur retour dans la mère patrie. Si les Ouzbeks constituent les trois quarts de la population, en fait on y croise une multitude d’ethnies et de peuples, aussi distincts les uns des autres que les Coréens, les Kazakhs, les Tatars ou les Russes blancs. Un véritable « melting pot ».
Une ambiance plutôt sereine se dégage de la capitale. Emaillée de nombreux parcs et d’espaces verts, familles et enfants aiment à s’y retrouver le soir. Les endroits pour manger abondent également, sur les avenues bordées de terrasses et de chaïkanas (maisons de thé), où l’on sert une cuisine familiale tout en écoutant les airs assourdissants d’un crooner local.
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Le summum de cette ambiance festive est atteint dans une rue piétonne du centre-ville que l’on surnomme « Broadway ». Un air de champ de foire, où se mêlent des rangées de cafés de plein air, des danseuses des mille et une nuits légèrement vêtues qui vous accrochent du regard, des vendeurs de peintures et d’antiquités, et les bars qui se transforment la nuit en discothèques.
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En allant avec les enfants au superbe parc aquatique de la ville, je restais songeur. Le prix de l’entrée et des consommations ne sont apparemment pas à la portée de toutes les bourses ouzbeks (le salaire moyen se situe autour de 30 à 40 euros par mois) et pourtant les bassins sont pleins à craquer. En réalité, les effets négatifs qu’a entraînée la partition de l’URSS sur l’économie locale (qui l’a privée de ses aides), sont visibles ailleurs. Entre les grandes avenues par exemple, au coeur de ses petits quartiers aux allures de villages avec ses rues défoncées et ses vieilles femmes, quasiment sans retraite, contraintes de vendre quelques biscuits pour survivre.
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Visite du musée Géologique de Tachkent. Etant donne que nous sommes les uniques visiteurs on nous ouvre les grilles au fur et à mesure de notre progression dans les salles, découvrant ici un squelette d’Iguanodon, et là d’innombrables roches du pays....
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ET LE FOOT DANS TOUT CA ?
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Sachez qu'en bon francais patriote j'ai retarde l'heure du lit et remis a plus tard mon devoir conjugal pour assister a ce moment historique qui revient tout les huit ans. Le match de la finale France-Italie etait retransmis sur grand ecran dans notre hotel devant une foule febrile de 5 spectateurs Kazakh mais pas causant. Pas facile dans ses conditions d'assumer sa franchitude face au coup de boule de l'un de nos chauves et susceptibles compatriotes. A la fin du match, je me suis eclipse discretement, la bouteille de vodka entre les jambes. Seule consolation au postes de controles policiers, les exploits de Zizou detendent l'atmosphere, c'est toujours ca de gagne !
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Nous repartons vers l’est du pays, dans la vallée de Ferghana. Enserrée entre deux grandes chaînes de montagnes, il nous a fallu franchir un col plutôt que de suivre l’entrée de la vallée. Celle-ci est en effet coupée du reste du pays par le tracé farfelu des frontières hérité des anciennes républiques. C’est l’endroit le plus densément peuplé d’Asie Centrale. Ici, plus qu’ailleurs, afin de transformer ces étendues en de gigantesques champs de coton, l'eau a été pompée à outrance dans les fleuves qui descendent les montagnes de l'Himalaya et qui se jettent à plusieurs milliers de kilomètres dans la mer d'Aral. Les résultats ont été spectaculaires : aujourd'hui, l'Ouzbékistan est le troisième exportateur de coton au monde, asséchant du même coup la mer d'Aral. De plus, l'irrigation artificielle des steppes a fait remonter à la surface le sel enfoui dans le sol, nécessitant chaque année de plus en plus d'eau et d'engrais chimiques pour maintenir les rendements. Résultat : une incroyable catastrophe écologique et sanitaire.
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Pendant la montée du col la voiture s’est remise à sentir le roussi avec la roue arrière droite qui frottait contre la tôle au risque d’éclater à nouveau. Alors, une fois de plus il a fallu retirer la roue et frapper de toutes nos forces sur la carlingue en l’écartant du pneu. Ainsi fait, quelques millimètres d’écart en plus, nous sommes repartis prêts à affronter les contreforts de l’Himalaya. Dans la vallée de Ferghana les contrôles routiers deviennent plus fréquents. C’est en effet une zone sensible avec un islam plus fondamentaliste que dans les autres régions du pays. Le Président Islam Karimov ayant fait l’objet de deux tentatives d’attentat en à profité pour étouffer dans la violence les opposants religieux (avec la bénédiction des Américains engagés dans l’Afghanistan tout proche). Si la vallée reste l’un des endroits les mieux surveillés au monde, on ne ressent aucune tension. L’ambiance générale y est agréable et l’hospitalité des habitants encore plus chaleureuse.

Nous avons obtenu un visa de transit de 5 jours pour le Khirghistan. Xiao Lin ne pouvait obtenir de visa touristique. J'ai mon visa chinois d'une durée de 6 mois avec les enfants et une entrée. Pour obtenir un visa touristique kazakh, Xiao Lin avait besoin d’une lettre d’invitation et de passer par une agence, à la clef deux semaines d'attente. Pour elle nous avons donc fait une demande de transit de 5 jours. Pour ma part j'ai le droit à un visa touristique d'un mois sans obligation de passer par une agence, en revanche je n'ai obtenu qu'une entrée, c'est-à-dire que si la voiture est refoulée à la frontière chinoise je ne peux revenir ni avec mon AX, ni avec ma XL ; bloquée !! Nous devons entrer au Khirghistan le 14 juillet, au Kazakhstan le 18 juillet, et en Chine le 22 juillet, un vrai rallye !

Rouler en Ouzbékistan :

Etat des routes : De bon à mauvais. Le réseau routier couvre assez bien le pays. Quelques voies rapides suffisamment larges pour éviter les nids de poules et la circulation aléatoire de charrettes et autres véhicules improbables. Les grandes villes sont partagées entre les petites rues de la partie ancienne et les grandes artères tirées au cordeau de l’ère soviétiques. Vitesse limitée à 100 km/h sur les routes et à 70 en ville. Conduite : Correcte à prudente dans les villes (les chauffards sont vite repérés par les nombreux agents de circulation à l’affût à tous les coins de rues. Ceux-ci verbalisent au moindre impair). Signalétique très moyenne, assez difficile de s’orienter dans une grande ville et surtout d’en sortir (comme au Turkménistan nous fûmes plusieurs fois accompagnés sur le bon chemin). Contrôles routiers fréquents. Circulation fluide même dans les villes, essentiellement des minibus coréens Daewoo (qui servent au transport collectif) et autres petites voitures et berlines plus haute de gamme de la même marque (conçues pour le marché local et produites sur place) + quelques anciennes voitures russes (Lada, Volga). Pas de Citroën. Peu de camions. Stations-service fréquentes entre Boukhara et Tachkent. Pénurie dans la vallée de Ferghana, l’essence se trouve facilement mais le diesel est rare (de nombreux camions roulent à l’essence).
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Quelques Prix :
Spécificité héritée de l’ère soviétique : il y a peu de boutiques où effectuer ses achats en dehors de quelques supérettes mal approvisionnées. En revanche les marchés offrent un vaste choix. Diesel 0,30 euro/l ; Galette de pain 0,20 euro ; Une bouteille d’eau minérale (le plus souvent gazeuse) 0,20 euro ; pas de campings ; Chambres d’hôtes entre 5 et 20 euros par pers. Hôtel catégorie moyenne dans les villes touristiques (climatisation, sdb, frigo, TV, petit déjeuner compris) entre 25 et 45 euros pour une chambre double (Dans notre hôtel à Tachkent - 32 euros la nuit - il y avait la piscine, appréciable pour les enfants). Dans le reste du pays la plupart des hôtels sont des vestiges soviétiques au confort plus que rudimentaire dotés de sanitaires sordides (2 à 3 euros par personne). Le prix d’un repas est en général très abordable avec, dans les grandes villes, une bonne variété de cuisine nationale, européenne, coréenne... compter environ entre 1 et 5 euros par personne dans les restaurants familiaux de plein air (on y sert des brochettes, des nouilles, du plov...) ; les maisons de thé abondent également dans les parcs.

Taux de change (juillet 2006):
1 euro = 1 566 sum (Les plus gros billets font 1 000 sums). L'euro est bien accepté, sauf dans les consulats (pour payer les visas) qui réclament exclusivement des dollars US. Taux de change du jour, voir lien : http://eng.nbu.com/news/currency/
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4 Commentaires:

At 06 juillet, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

cousin thierry de savigné sous le lude et cousin frédo de barcelone

Frédo vient de découvrir ton blog.
I l prend ses patins à roulettes et part vous rattraper !!

info officieuse : la mairie de la Flèche veut vendre le prytané pour subventionner tes projets futurs!

vive zizou

thierry et fredo

 
At 10 juillet, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

Hello les courageux voyageurs,

Un p'tit coucou de Bruno et Jessica en Loire Atlantique. Mes parents, Joël et Lydia, m'ont communiqué l'adresse de votre blog et nous suivons vos aventures avec le plus grand intérêt et une profonde admiration.

Bises à tous.

 
At 10 juillet, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

Suspens, suspens, délais à respecter, course effrennée contre le temps, les visas, les gens... Ah non ! On ne va tout de même pas rester bloqué en Ouzbékistan !
Bon en attendant, ton livre Serge ne sera pas de retour chez moi une fois de plus (ça fait plus d'un an qu'il circule) j'ai juste eu le temps aujourd'hui de redécouvrir vos dédicaces (et celles des enfants aussi si tu t'en souviens).

Bisous

 
At 14 août, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

Problème départ Littuanie, véhicule immobilisé par les autorités locale pour le motif ... du klaxon qui fait trop de bruit !!! Et oui des flics cons il y'en à partout !!! lol

 

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