Le Karma chinois
Le karma de Yangshuo
Désolé de ne pas vous avoir donné chine de vie ces derniers temps, mais j'étais quelque peu accaparé par mon travail de webmestre pour le compte d'un entrepreneur Hong-Kongais. Il m’a en effet demandé de concevoir un site en anglais et en français pour son hôtel. Celui-ci est situé dans un lieu calme au centre de Yangshuo et qui a l'avantage de disposer de belles chambres de charme, à voir... Le Yangshuo Rosewood Inn.
Sam Wong est un entrepreneur avisé qui possède plusieurs restaurants et un hôtel sur Yangshuo. Il a débarqué dans ce petit bourg chinois en 1999 après avoir travaillé comme traducteur dans la police de Hong-Kong, puis comme exportateur de cosmétiques vers le Japon. Alors qu’il aurait pu prétendre à une retraite confortable il s’est lancé avec trois autres de ses frères dans le business touristique local, florissant, mais pas de tout repos. D’abord parce qu’à Yangshuo la concurrence est rude (plus de 300 hôtels et restaurants), que les ambitions d’un émigré d’une autre région ne sont guère bien vues par les locaux, et qu’en ces temps perturbés le climat général qui règne autour du secteur touristique est pour le moins morose et aléatoire.
En ce sens l’activité touristique est un très bon baromètre pour mesurer l’humeur et la perception que peuvent avoir les visiteurs étrangers de l’endroit qu’ils vont visiter. Dans l'esprit des touristes des a-priori négatifs s’installent aussi facilement que la peur du loup, même quand les risques sont mineurs, voire nuls. Or ces derniers temps, on peut dire, à l’instar de la grande prêtresse Sharon Stone, que le karma touristique chinois n’est pas très bon. Le pays semble recueillir, non seulement les fruits de l’abondance, mais aussi ceux de la colère : trop de frictions sur les hauts plateaux tibétains, la flamme olympique qui vacille, les formalités douanières qui se renforcent (l’obtention des visas chinois est désormais soumise à des conditions plus strictes), et enfin la terre qui s’ébroue en faisant des dizaines de milliers de victimes… trop de concordance de mauvais temps propres à effrayer le voyageur indolent à la recherche d’exotisme certes, mais pas trop inquiétant quand même.
Comme le souligne le sociologue Didier Heiderich dans son essai sur la perception du risque dans la société de la peur : "à travers le prisme des médias - toujours prompts à jouer sur la corde du sensationnalisme - les crises envahissent la réalité pour en modifier la perception, donnant parfois aux événements lointains ou peu probables plus de consistance que le quotidien. L‘inquiétude, la peur et l‘angoisse trouvent ici leurs fondements dans la lumière aveuglante de faits sur-représentés. Et la réalité corrompue pèse sur les choix et les comportements des touristes."
Alors que les rêves de rizières tropicales et de chinoiseries souriantes devraient servir d’affriolants plateaux exotiques, les risques disparates et lointains se retrouvent amplifiés par la distance, et l’idéal touristique se transforme en inquiétude puis en angoisse incontrôlable. Nos a-priori nous servent alors à broder un patchwork terrifiant et caricatural - plus confortable intellectuellement - qui nous permet à moindre frais (si ce n’est l’annulation du ticket d’avion) de se défausser face à une réalité devenue trop complexe et aléatoire. La peur du risque.
TOURISTES SANS RISQUES
Une vie sans risques ? Cela ne manquerait-il pas de saveur ? Selon les mots de Simone Weil dans « l'Enracinement » « Le risque est un besoin essentiel de l'âme. L'absence de risque suscite une espèce d'ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. (…) Le risque est un danger qui provoque une réaction réfléchie; (…) et quand une obligation précise pousse l'homme à y faire face, il constitue le plus haut stimulant possible."
Didier Heiderich ajoute que « La société du risque presque zéro » voudrait nous réduire à l‘esclavage du tout sécuritaire. Lors d'accidents, les médias nous serinent à volonté un discours qui tend à nous interdire toute prise de risque.
Nous sommes dans une société de la peur dans laquelle le risque est omniprésent, dans l‘exégèse politique, fréquemment caché sous le sceau du secret (nuage radioactif de Tchernobyl, sang contaminé… ), source de suspicion (« on » nous ment) et moyen de contrôle des populations. En fabriquant une société angoissée, il est possible de contrôler son imaginaire pour la détourner de la réalité. Parce que les activités touristiques sont par définition hors du champ du quotidien, le secteur du tourisme et des loisirs est directement confronté à cette stratégie de la peur. La peur se trouve catalysée dès que l'on parle de destinations lointaines pour lesquelles l'imaginaire collectif agit.
Et cela est vrai dans les deux sens bien sûr. Les agences touristiques chinoises ont ainsi enregistré une très forte baisse de touristes chinois voulant visiter l’Occident et en particulier la France. Eux aussi, face aux événements stigmatisés par les médias, sont soumis à «la peur de l’autre», et de « l’ailleurs inconnu », pour ne voir dans les Français : qu’agresseurs d’handicapés en fauteuil roulant, manipulateurs de l’information ou râleurs invétérés… Rien que des mensonges !
Bref tout ça pour vous dire que l’activité touristique en Chine cette année, contrairement à ce qu’on aurait pu penser avec la mise en avant des Jeux Olympiques, subit un net ralentissement. A cela il faut ajouter la nouvelle réglementation concernant les jours de congés chinois. Afin d’éviter les traditionnels engorgements de touristes sur les routes lors des deux «semaines en or» (le Nouvel An et le 1er Mai), le gouvernement a décidé d'écourter les vacances du 1er Mai et d'ajouter d’autres jours pour les fêtes nationales : Qing Ming, ou fête des morts, au printemps ; la fête de la mi-automne ; et la fête du Dragon. Au total plus de jours de congés mais sur des périodes plus courtes, ce qui n’incite pas trop les Chinois à parcourir toute la Chine en si peu de temps.
La Fête des Bateaux Dragons a eu lieu cette année le 8 juin et même si les Chinois ont obtenu un jour de congé supplémentaire en raison du festival, peu d'entre eux ont voyagé durant ce week-end prolongé, de PEUR de subir les répliques du séisme du Sichuan sans doute.
LE KARMA DU VENDREDI 13
Enfin cerise sur le karma pour la région, qui a dû subir ce vendredi 13 juin un terrible orage. Les fortes pluies ont commencé en début du mois dans la région du Guangxi, entraînant des glissements de terrain, coulées de boue et inondations qui ont affecté plus de 6,8 millions de personnes, 343 340 hectares de cultures ont été endommagés ou détruits et plus de 30 000 maisons se sont effondrées, selon les chiffres du département. On parle également de 55 morts et de 7 disparus.
A Yangshuo la rivière Li est donc sortie de son lit pendant la nuit et a submergé les rues du centre-ville. Bien que la région soit habituée à ce genre d’intempéries, une telle crue ne s’était pas vue depuis 1950.
Les touristes se retrouvèrent perchés dans leur chambre d’hôtel avant que la municipalité mette à leur disposition des radeaux de la méduse pour les évacuer vers de saines et sauves distractions !
En fait, la plupart des habitants et des commerçants semblaient prendre ça avec un certain détachement. Chacun faisant de son mieux pour hisser les marchandises aux étages supérieurs, ou sauver ce qu'il y avait encore à sauver.
Les serveuses des restaurants s’offrant même une partie de rigolade.
Quant à d’autres, plus téméraires, ce fut une bonne occasion de mettre à l’épreuve leur dextérité quant au maniement du canoë-kayak, de la pirogue, du vélo ou du tracteur sub-aquatique, et à d’autres de tester l‘étanchéité de leur grosse berline.
RIRE A LA FACE DU DRAGON
Le lendemain matin, aussi subitement qu’elle était apparue, l’eau retrouva son cours magistral, laissant derrière elle des commerces lessivés (certains ont perdu une bonne partie de leurs marchandises). Les restaurants et l’hôtel de Sam Wong ne furent pas épargnés. Mais dans la journée les choses rentrèrent vite dans l’ordre, le soleil brillait et tout était sec. Les touristes affluèrent à nouveau et peu à peu les boutiques rouvraient leurs portes.
A midi, alors que je partageais une soupe de wonton en compagnie de Philippe et de Nicolas, Sam reçut un coup de téléphone pas très réconfortant de son assureur. Il risquait de perdre plusieurs dizaines de milliers d'euros. Une fois son portable raccroché, il leva son verre de bière et le sourire aux lèvres, trinqua et nous fit remarquer d’un air flegmatique que la meilleure chose à faire dans ce genre de situation c’était de «rire à la face du dragon», de ne pas se laisser abattre par les événements… Cette épreuve, conclu-t-il, aura eu le mérite de ressouder le personnel autour de mon entreprise. Tel un capitaine à bord de son navire en perdition il se sentait renforcé et quelque peu fier de ne pas avoir été délaissé par les locaux, et disait ressentir cette même solidarité que lors du tremblement de terre au Sichuan… Positive attitude ? Play it again Sam…
N.B. Juste une petite précision pour vous dire que notre habitation, tout comme celle de Philippe, ont été épargnées par les crues.
Chambre Lune de Miel au Yangshuo Rosewood Inn Hôtel
Sam Wong est un entrepreneur avisé qui possède plusieurs restaurants et un hôtel sur Yangshuo. Il a débarqué dans ce petit bourg chinois en 1999 après avoir travaillé comme traducteur dans la police de Hong-Kong, puis comme exportateur de cosmétiques vers le Japon. Alors qu’il aurait pu prétendre à une retraite confortable il s’est lancé avec trois autres de ses frères dans le business touristique local, florissant, mais pas de tout repos. D’abord parce qu’à Yangshuo la concurrence est rude (plus de 300 hôtels et restaurants), que les ambitions d’un émigré d’une autre région ne sont guère bien vues par les locaux, et qu’en ces temps perturbés le climat général qui règne autour du secteur touristique est pour le moins morose et aléatoire.
En ce sens l’activité touristique est un très bon baromètre pour mesurer l’humeur et la perception que peuvent avoir les visiteurs étrangers de l’endroit qu’ils vont visiter. Dans l'esprit des touristes des a-priori négatifs s’installent aussi facilement que la peur du loup, même quand les risques sont mineurs, voire nuls. Or ces derniers temps, on peut dire, à l’instar de la grande prêtresse Sharon Stone, que le karma touristique chinois n’est pas très bon. Le pays semble recueillir, non seulement les fruits de l’abondance, mais aussi ceux de la colère : trop de frictions sur les hauts plateaux tibétains, la flamme olympique qui vacille, les formalités douanières qui se renforcent (l’obtention des visas chinois est désormais soumise à des conditions plus strictes), et enfin la terre qui s’ébroue en faisant des dizaines de milliers de victimes… trop de concordance de mauvais temps propres à effrayer le voyageur indolent à la recherche d’exotisme certes, mais pas trop inquiétant quand même.
Comme le souligne le sociologue Didier Heiderich dans son essai sur la perception du risque dans la société de la peur : "à travers le prisme des médias - toujours prompts à jouer sur la corde du sensationnalisme - les crises envahissent la réalité pour en modifier la perception, donnant parfois aux événements lointains ou peu probables plus de consistance que le quotidien. L‘inquiétude, la peur et l‘angoisse trouvent ici leurs fondements dans la lumière aveuglante de faits sur-représentés. Et la réalité corrompue pèse sur les choix et les comportements des touristes."
Alors que les rêves de rizières tropicales et de chinoiseries souriantes devraient servir d’affriolants plateaux exotiques, les risques disparates et lointains se retrouvent amplifiés par la distance, et l’idéal touristique se transforme en inquiétude puis en angoisse incontrôlable. Nos a-priori nous servent alors à broder un patchwork terrifiant et caricatural - plus confortable intellectuellement - qui nous permet à moindre frais (si ce n’est l’annulation du ticket d’avion) de se défausser face à une réalité devenue trop complexe et aléatoire. La peur du risque.
Touristes téméraires à vélo sur les falaises d'Irlande
TOURISTES SANS RISQUES
Une vie sans risques ? Cela ne manquerait-il pas de saveur ? Selon les mots de Simone Weil dans « l'Enracinement » « Le risque est un besoin essentiel de l'âme. L'absence de risque suscite une espèce d'ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. (…) Le risque est un danger qui provoque une réaction réfléchie; (…) et quand une obligation précise pousse l'homme à y faire face, il constitue le plus haut stimulant possible."
Didier Heiderich ajoute que « La société du risque presque zéro » voudrait nous réduire à l‘esclavage du tout sécuritaire. Lors d'accidents, les médias nous serinent à volonté un discours qui tend à nous interdire toute prise de risque.
Nous sommes dans une société de la peur dans laquelle le risque est omniprésent, dans l‘exégèse politique, fréquemment caché sous le sceau du secret (nuage radioactif de Tchernobyl, sang contaminé… ), source de suspicion (« on » nous ment) et moyen de contrôle des populations. En fabriquant une société angoissée, il est possible de contrôler son imaginaire pour la détourner de la réalité. Parce que les activités touristiques sont par définition hors du champ du quotidien, le secteur du tourisme et des loisirs est directement confronté à cette stratégie de la peur. La peur se trouve catalysée dès que l'on parle de destinations lointaines pour lesquelles l'imaginaire collectif agit.
Et cela est vrai dans les deux sens bien sûr. Les agences touristiques chinoises ont ainsi enregistré une très forte baisse de touristes chinois voulant visiter l’Occident et en particulier la France. Eux aussi, face aux événements stigmatisés par les médias, sont soumis à «la peur de l’autre», et de « l’ailleurs inconnu », pour ne voir dans les Français : qu’agresseurs d’handicapés en fauteuil roulant, manipulateurs de l’information ou râleurs invétérés… Rien que des mensonges !
Bref tout ça pour vous dire que l’activité touristique en Chine cette année, contrairement à ce qu’on aurait pu penser avec la mise en avant des Jeux Olympiques, subit un net ralentissement. A cela il faut ajouter la nouvelle réglementation concernant les jours de congés chinois. Afin d’éviter les traditionnels engorgements de touristes sur les routes lors des deux «semaines en or» (le Nouvel An et le 1er Mai), le gouvernement a décidé d'écourter les vacances du 1er Mai et d'ajouter d’autres jours pour les fêtes nationales : Qing Ming, ou fête des morts, au printemps ; la fête de la mi-automne ; et la fête du Dragon. Au total plus de jours de congés mais sur des périodes plus courtes, ce qui n’incite pas trop les Chinois à parcourir toute la Chine en si peu de temps.
La Fête des Bateaux Dragons a eu lieu cette année le 8 juin et même si les Chinois ont obtenu un jour de congé supplémentaire en raison du festival, peu d'entre eux ont voyagé durant ce week-end prolongé, de PEUR de subir les répliques du séisme du Sichuan sans doute.
LE KARMA DU VENDREDI 13
Enfin cerise sur le karma pour la région, qui a dû subir ce vendredi 13 juin un terrible orage. Les fortes pluies ont commencé en début du mois dans la région du Guangxi, entraînant des glissements de terrain, coulées de boue et inondations qui ont affecté plus de 6,8 millions de personnes, 343 340 hectares de cultures ont été endommagés ou détruits et plus de 30 000 maisons se sont effondrées, selon les chiffres du département. On parle également de 55 morts et de 7 disparus.
A Yangshuo la rivière Li est donc sortie de son lit pendant la nuit et a submergé les rues du centre-ville. Bien que la région soit habituée à ce genre d’intempéries, une telle crue ne s’était pas vue depuis 1950.
Les touristes se retrouvèrent perchés dans leur chambre d’hôtel avant que la municipalité mette à leur disposition des radeaux de la méduse pour les évacuer vers de saines et sauves distractions !
Quand la police chinoise se mouille et va à la rencontre de la population !
Sauve qui peut général !
En fait, la plupart des habitants et des commerçants semblaient prendre ça avec un certain détachement. Chacun faisant de son mieux pour hisser les marchandises aux étages supérieurs, ou sauver ce qu'il y avait encore à sauver.
Les valises à vau l'eau !
Les serveuses des restaurants s’offrant même une partie de rigolade.
Quant à d’autres, plus téméraires, ce fut une bonne occasion de mettre à l’épreuve leur dextérité quant au maniement du canoë-kayak, de la pirogue, du vélo ou du tracteur sub-aquatique, et à d’autres de tester l‘étanchéité de leur grosse berline.
Canoë kayak lors des inondations de Yangshuo
Véhicules amphibies
Yangshuo apparaissait alors comme la Venise de l’Asie du Sud avec ses innombrables gondoliers.
Boutiques et restaurants de Yangshuo lors des inondations
RIRE A LA FACE DU DRAGON
Le lendemain matin, aussi subitement qu’elle était apparue, l’eau retrouva son cours magistral, laissant derrière elle des commerces lessivés (certains ont perdu une bonne partie de leurs marchandises). Les restaurants et l’hôtel de Sam Wong ne furent pas épargnés. Mais dans la journée les choses rentrèrent vite dans l’ordre, le soleil brillait et tout était sec. Les touristes affluèrent à nouveau et peu à peu les boutiques rouvraient leurs portes.
Sam Wong
A midi, alors que je partageais une soupe de wonton en compagnie de Philippe et de Nicolas, Sam reçut un coup de téléphone pas très réconfortant de son assureur. Il risquait de perdre plusieurs dizaines de milliers d'euros. Une fois son portable raccroché, il leva son verre de bière et le sourire aux lèvres, trinqua et nous fit remarquer d’un air flegmatique que la meilleure chose à faire dans ce genre de situation c’était de «rire à la face du dragon», de ne pas se laisser abattre par les événements… Cette épreuve, conclu-t-il, aura eu le mérite de ressouder le personnel autour de mon entreprise. Tel un capitaine à bord de son navire en perdition il se sentait renforcé et quelque peu fier de ne pas avoir été délaissé par les locaux, et disait ressentir cette même solidarité que lors du tremblement de terre au Sichuan… Positive attitude ? Play it again Sam…
Restaurants de Sam Wong à Yangshuo lors des inondations de juin 2008. A gauche le Rosewood Café et à droite Italian Ice Cream décoré par Philippe.
Restaurant Café Valentine de Nicolas (Cuisine à l'eau), également décoré par Philippe (peinture à l'huile)
N.B. Juste une petite précision pour vous dire que notre habitation, tout comme celle de Philippe, ont été épargnées par les crues.
Libellés : catastrophe naturelle, inondation, tourisme Chine
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