Les Tribulations d'une famille sur les routes de la soie” /> User-agent: Googlebot allow: /

16 juillet, 2006

Kirghizstan

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Le poste frontière ouzbek par lequel nous voulions passer est mystérieusement fermé, il nous faut donc rebrousser chemin sur une centaine de kilomètres plus à l’est vers la ville de Osh, nous obligeant ensuite à effectuer un long détour de 200 kilomètres au Kirghizstan. La traversée de la douane se fait sans encombre, en revanche il nous faut peu de temps pour être confronté une fois de plus au racket permanent des forces de l’ordre.

Par deux fois, et en dépit de notre allure d’escargot, on nous immobilise pour excès de vitesse théorique (les policiers sont systématiquement munis de radars). Nous affichons notre incompréhension quant au code de la route kirghize (il y a peu de panneaux de limitation de vitesse et les limites des agglomérations sont mal définies) tout en faisant amende honorable. C’est avec quelques difficultés que nous arrivons à nous arracher de leur emprise sans débourser un kopeck (des « Soms » en fait ).

Mais plus loin des militaires dressant barrage ne s’embarrassent pas de ce genre de prétexte : la quasi-totalité des automobilistes doivent se ranger sur le bord de la route et verser une obole à l’officier en chef. Les billets s’entassent sur sa table de camping. Cependant certains automobilistes ne peuvent mieux faire que d’offrir du pain et des tomates, provoquant du même coup la risée du subordonné, mais ils passent. Pour notre part je n’avais qu’une seule ressource pour échapper à cette corruption généralisée, affirmer haut et fort ma condition de « touriste ». Ils insistent un peu pour la forme, une main sur leur kalachnikov et l’autre autour de mon épaule, mais n’avaient visiblement ni l’envie ni les moyens de retenir une famille en otage.

Aux abords de la ville d’Ozgön cela devient beaucoup plus sérieux. Une cohorte de militaires, postés en embuscade et le doigt sur la détente de leur mitraillette, n’ont visiblement plus le coeur à rire. Toutes les voitures, la nôtre comprise, sont sévèrement fouillées. Ici il n’est plus question de bakchich mais de sécurité publique. Des malfaiteurs ou des terroristes séviraient dans les parages et l’on recherche activement des stocks d’armes. La région de Och est en effet reconnue pour être le centre de conflits ethniques (en 1990 des affrontements entre Ouzbeks et Kirghizes ont fait près de 1000 morts), et une voie de passage importante pour les trafics en tous genres.

Enfin, une fois le contournement de la vallée de Ferghana achevé, nous pouvons bifurquer vers le centre du pays et les massifs du Pamir.

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La route Och-Bickek est l’une des routes principales du pays. Elle permet de désenclaver le Sud de la région bloquée entre les massifs montagneux et la frontière ouzbeque. Les 50 premiers kilomètres qui alternent entre goudron et routes inachevées ne nous laissent rien augurer de la suite : les quelque 500 km restants sont un pur bonheur. La chaussée a été refaite à neuf et grimpe, tout en souplesse, les méandres de la vallée.
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La nuit tombante ne nous laisse pas le temps d’atteindre les hauts pâturages, et c’est donc sur les rives escarpées d’un profond lac de barrage que nous plantons la tente. Le ciel orageux menace, mais les enfants sont ravis de pouvoir profiter du grand air.
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Le Kirghizstan est à 94% montagneux, et 40% de son territoire dépasse les 3 000 m. Les deux tiers de la population vivant en zone rurale. C’est ainsi que sur les hauts plateaux entre les deux cols que nous allons franchir (3 300 et 3 586 m), nous découvrons les paysages emblématiques du pays : vastes plaines d’herbes rases émaillées de camps de yourtes, de troupeaux de chevaux et de chèvres. -
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Installés sur les bas-côtés de la chaussée, les nomades kirghizes patientent derrière des rangées d’étals proposant du koumis (lait fermenté), des produits laitiers et du miel.
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Lors du passage du premier col nous essuyons une soudaine et violente tempête de neige. Dans les rafales nous distinguons à peine une vieille femme sortir de sa yourtes, passer devant une antique Lada et ramasser du bois...
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Nous avions envisagé de rejoindre le lac Issy Kul à l’Est du pays en empruntant une voie transversale. Mais nous allons vite déchanter, ce n’était qu’une piste défoncée. Plutôt que de mettre à mal l’état convalescent de la voiture il a donc fallu se résigner à faire demi-tour et rejoindre Bichkek plus tôt que prévu.
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Il nous reste deux jours. Plutôt que de courir à la découverte du lac d’Issy Kul (le deuxième plus grand lac de montagne du monde est réputé pour ses paysages magnifiques) nous faisons halte dans la capitale, cantonnés dans un hôtel spartiate tenu par des immigrés chinois. Ceux-ci sont assez nombreux dans la ville. Leur restaurant nous permet de goûter avant l’heure à la cuisine du pays de Xiao-Lin qui en a les papilles toutes frétillantes !

Rouler au Kirghizstan :

Etat des routes inégale : De bon à mauvais. Compte tenu des montagnes le réseau routier est relativement réduit. La route récente qui traverse le pays du nord au sud est excellente (payante mais abordable), les autres plus anciennes se maintiennent difficilement en état. Nombreuses pistes. Vitesse limitée à 100 km/h sur les routes et à 70 en ville.
Conduite : Correcte à prudente dans les villes. Signalétique moyenne. Contrôles routiers très fréquents surtout dans le sud du pays, où l’on se fait facilement rançonner (mais contrairement aux autochtones les touristes peuvent s’en sortir s’en rien débourser). Circulation fluide même dans les villes. Peu de camions. Stations services fréquentes sur les grands axes (ailleurs ?).
Quelques prix :
Semblable à l’Ouzbékistan : Diesel 0,40 euro/l ; Camping sauvage facile, avec également la possibilité de dormir chez l’habitant dans les yourtes ; Nous sommes allés une seule fois à l’hôtel, deux lits simples à 8 euros la nuit. Le prix d’un repas est en générale très abordable.
Taux de change (juillet 2006) :
1 euro= 53 sum
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4 Commentaires:

At 16 juillet, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

Coucou,
chouette vous êtes passés !
On a hâte de voir les photos de ce pays si lointain et de son voisin le Kazakhstan.
Bisous

 
At 17 juillet, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

super tous se passe a peut pres bien conbien de jour encore dans lavanture!!!! merci pour ses belles images et de nous donner de vos nouvelles dans la sarthe sest la canicule tres chaud les travaux pour le traway avance bisous a tous les quatres marie christine de la sarthe a bientot est bonne route pour kazakhstan

 
At 17 juillet, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

Nous sommes enfin internetisé.Yes!!!Nous pouvons suivre votre périple à destination de Yangshuo cette petite ville dont nous gardons un merveilleux souvenir.Bonne chance pour la suite du voyage.Bisous à tous quatre.Gérard et Mathé.

 
At 18 juillet, 2006, Anonymous Anonyme a commenté...

Epoustouftan !

Je viens de lire avec avidité vos impressions sur les tans que vous semblez maintenant collectionner.
De mon coté j'en ai malheureusement manqué pour vous lire depuis vos aventures Iraniennes mais l'erreur est maintenant réparée :-)

Si dorénavant vous désiriez étoffer cette collection, j'ai repéré les contrées suivantes sur internet dans l'espoir de vous aider ( ces informations sont toutefois à prendre avec toutes les précautions d'usage : j'ai trouvé ces contrées sur des sites internet anglais )
AFGHANISTAN, PAKISTAN, TAJIKISTAN, ARGENTAN
Avez-vous déjà planifié de les visiter ?

Laurent M-K

 

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