Porte de Chine, Kazakhstan, Les Tribulations d'une famille sur les routes de la soie” /> User-agent: Googlebot allow: /

22 juillet, 2006

Porte de Chine

Sésame, ouvre soie !

Inutile de s'être présenté aux premières heures de la matinée, ce n'est qu'à 10 h 30 que les grilles de la douane kazakh s'ouvrent.

Maintenant bien habitués aux tracasseries des douanes de la région, on s'accommode presque des lenteurs administratives et de la curiosité poussée des militaires kazakhs (je dois faire défiler toutes les photos mémorisées sur mon appareil numérique). Mais ce qui leur cause le plus de soucis, comme dans toutes les autres douanes, c'est le carnet de passage en douane du véhicule. Afin de pouvoir quitter le pays ils me réclament ce document, mais ont toutes les peines du monde à le remplir (le carnet se présente sous forme de feuilles pré-remplies en français et en anglais avec les caractéristiques du véhicule. Un feuillet doit être remis à la douane d'entrée et de sortie de chaque pays, tandis que pour ma part je conserve les talons dûment tamponnés). Après une bonne heure, presque raisonnable, nous pouvons quitter le Kazakhstan. Nos visas étant à entrée unique nous ne pouvons faire marche arrière. Si les Chinois refusent l'entrée du véhicule nous serons irrémédiablement bloqués avec celui-ci !

Comment entrer en Chine avec son véhicule ?

Déjà évoquées dans mes préparatifs, les données du problème pour entrer en Chine avec une voiture ou un campingcar sont les suivants :

Cela reste très difficile (ou très onéreux) de rentrer en Chine avec son propre véhicule. Il faut obligatoirement être accompagné par un guide local, prévoir son salaire, son hébergement et les frais de parking. Chaque année l'association « Camping-cars sur les Routes de la Soie et du monde » organise un tel périple. Les coûts restent élevés : entre 4500 € et 8000 € par équipage. Voir leur site : http://www.camping-car-monde.fr/.
En Ouzbékistan nous avons rencontré un couple d'Anglais dans leur 4x4 qui devait entrer en Chine par le Kirghizstan et rejoindre le Pakistan. Pour les quelques jours de voyage, l'agence chinoise qui se chargeait des formalités leur réclamait 1 200 dollars.
Cependant Jean-Loup et Chris, deux voyageurs à moto (les motos sont théoriquement soumises aux mêmes contraintes que les autos) ont réussi à entrer en Chine en 2005 par la Porte de Dzougarie et à voyager sans assistance. Avant et pendant notre voyage j'ai eu de nombreux contacts avec Jean-Loup qui m'a apporté une foule de renseignements et qui m'a fortement incité à suivre sa trace par cette unique « porte magique » vers la Chine. Son site. Hélas, pour compenser son optimisme « d’aventurier fou » j'avais également en mémoire les nombreuses histoires de voitures abandonnées à la frontière ou d'expulsions chaotiques, ainsi que les injonctions totalement négatives des consulats chinois, et que ma femme soit chinoise ne semblait rien changer à l'affaire.

C'est donc avec ces données en tête que nous roulons sur les quelques kilomètres de no man's land désertique qui séparent les deux pays. La balance ne nous était pas très favorable. Une chance sur dix de passer, tout au moins !

Enfin la grille chinoise s'ouvre. Six soldats hilares nous accueillent les bras grand ouverts, totalement ébahis de voir une voiture débarquer de France, qui plus est avec une Chinoise et des enfants à bord ! Pour le principe ils opèrent une fouille rapide des bagages, puis nous laissent conduire jusqu'au poste de douane.

poste de douane Chinois a Druzba

Poste de douane chinois de Druzba.


Nous nous retrouvons dans un hall immense, climatisé, flambant neuf, et quasiment désert. Un gradé nous reçoit avec un grand sourire et nous aide à remplir les différents papiers. La différence de comportement avec les autres douanes de la région est saisissante. En quelques minutes les formalités sont accomplies. Les employés, comme s'il s'agissait d'une procédure habituelle, nous invitent même à remplir différents papiers pour le véhicule.

Mais c'était bien trop facile pour être vrai. Xiao Lin avait dit quelques mots de trop lorsqu'elle évoqua son souhait de rallier en voiture sa ville natale. Et ça ce n'était pas dans le contrat ! Les papiers que nous venions de remplir nous permettaient juste de laisser le véhicule en stationnement au poste frontière. Pas question de crapahuter librement sur le sol chinois avec une voiture étrangère, même avec une Chinoise à bord (Xiao Lin n'a de toute façon pas de permis de conduire).

Dépité, mais sans être surpris par la tournure des événements, et tentant le tout pour le tout, nous évoquons discrètement le cas d'un ami motard, et en dernier recours je leur tends mon carnet de passage. Visiblement, pour la douanière en charge du dédouanement des véhicules, cela ne représentait rien. Mais elle aussi, très avenante, nous précisa qu'elle allait en référer à son supérieur dans la ville voisine, et qu'elle serait de retour dans l'après-midi pour nous donner sa réponse.

Entre 14 heures et 16 heures la douane ferme, alors nous nous retrouvons dehors dans la chaleur accablante. Résignée à abandonner le véhicule sur place, Xiao-Lin a déjà trouvé un bâton pour transporter ses bagages, et ensemble nous établissons la liste de ce que nous allons devoir laisser ici. Dans l'attente un officier me prête même de l'argent chinois afin que je puisse prendre un taxi pour la ville voisine et échanger des euros à la banque.

La douane ferme à 19 h 00. A 18 h 50 la douanière n'est toujours pas revenue avec le carnet de passage. A 18 h 55 (si, si !), elle se retrouve enfin derrière son guichet. Pendant dix minutes elle demande à Xiao Lin de lui traduire mot pour mot et en chinois le terme « Carnet de passage des véhicules en douane », ce qu'elle tente de faire avec toutes les peines du monde. D'autres questions aussi étranges se suivent, mettant notre patience à rude épreuve. Enfin, elle nous tend le carnet de passage tamponné comme il se doit, tout simplement libre de circuler en Chine...

Nous restons sans voix. Y a-t-il une arnaque ? Une incompréhension quelconque ? Quoiqu'il en soit on ne reste pas plantés là, et sans tarder on se dirige vers la sortie du poste frontière. Selon l'usage nous montrons différents documents. Tout est en règle. La voiture franchit doucement la dernière grille. Mais à peine sur le sol chinois, un cri retentit derrière nous. L'officier lève les bras et nous ordonne de nous arrêter. Il manque un papier. Quelque chose cloche. Attendez !

Dans la réalité ce genre de suspense de bas étage est particulièrement angoissant. On s'en passerait bien ! Mais finalement après un dernier coup de téléphone l'affaire est tirée au clair. Nous pouvons rouler. Rouler en Chine. Le rêve !

Les dernières infos actualisées pour entrer en Chine avec son véhicule.
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Tribulations en Chine
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Xiao Lin en pleurerait presque de bonheur. Un peu inquiète tout de même de savoir si nous allons pouvoir sortir sans encombre de cette bourgade. Mais nos derniers doutes tombent vite. A la sortie de la ville, un poste de police barre la route. C'est un contrôle d'identité banal sans aucune vérification des papiers du véhicule. La Chine est à nous. Pourvu que ça dure.
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-------------Première route chinoise.
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La route de la soie est à nous...
Moralement et physiquement exténués, nous faisons halte à 80 km, à Bole, la première agglomération d'importance sur notre route. Xiao Lin nous dégote une chambre toute simple dans un grand hôtel à 4 euros la nuit. Hélas, vers minuit, la police débarque dans notre chambre. L'hôtel n'est pas habilité à recevoir des étrangers. Nous devons changer pour un établissement de catégorie supérieure. Les mêmes histoires que j'avais vécues il y a dix ans à vélo se répètent. Palabres, négociations, patience, self-control... finissent par convaincre l'officier de nous trouver une chambre ailleurs et en accord avec nos moyens. Il nous promet de revenir dans dix minutes avec une nouvelle adresse. Mais la nuit est passée sans qu'on le revoie. Génial pour s'endormir !
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----------------Premiers bols de riz.
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500 km pour rejoindre Urümqi par l'autoroute. Les infrastructures qui équipent cette province pourtant reculée n'ont rien à voir avec celles de la Chine d'il y a dix ans. Les vélos ont quasiment disparu, remplacés par une flottille de véhicules chinois inconnus au bataillon (il y a aussi beaucoup de grosses voitures japonaises, des Volkswagen, des Citroën et des Peugeot, Hourrah !).
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-- Nos petites cousines chinoises...
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Les savants fous de PSA, présents sur le marché hyper concurrentiel de l’industrie automobile chinoise, se livrent à d’étonnantes expériences : la greffe d'un museau de Citroën sur le corps de vedette de la petite Peugeot 206 ! La Dongfeng Citroën C2, est une C2 de nouveau genre destinée au marché chinois et qui, à terme, remplacera la Dongfeng Citroën Elysée (une ZX rajeunie voici quatre ans avec les phares de la 306 restylée). Plus sur les voitures chinoises ici ou ici.

URUMUQI
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Nous profitons d’une journée de halte à Urümuqi pour glaner quelques heures de repos et remettre la mécanique de la voiture à niveau (vidange, filtres).
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La ville est la capitale de la région autonome de Xinjiang, au cœur d'une oasis située au pied du mont Tian shan, (« les Monts célestes ») qui culmine localement à plus de 5 000 m. Tout autour ce n'est que désert et aridité et pourtant ce sont plus d'un million d'habitants qui font vivre la cité et qui lui donnent ses airs de modernité. Après des périodes de contrôle chinois sous les dynasties Han (200 avant et après J.-C.) et Tang (618-907), Urumuqi devint, au VIIIe siècle, une place forte ouïghour, peuple musulman turcophone, avant de tomber sous les sabots des Mongols puis de repasser sous contrôle chinois au 18ème siècle. Elle fut longtemps une halte importante pour les caravanes en provenance de l'Asie centrale.

Lorsque l'on reprend la route, on comprend vite pourquoi l'isolement de la ville n'est que relatif. (Cernée d'immense déserts c'est pourtant la ville au monde la plus éloignée de la mer.) Un peu partout la plaine est piquetée de puits de pétrole. La bonne affaire !
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TURPAN : LE BAS DU MONDE

Pendant plusieurs jours nous allons suivre les traces de Marco Polo sur l'une des voies les plus importantes que constituait la Route de la Soie en Chine, et qui, comme toutes les autres, s'achevait dans la ville de Xi'an. Notre première halte nous amène à Turpan (Tulufan ou Turfan) ville oasis légendaire, considérée comme étant la ville la plus chaude de Chine (en été, car les hivers sont glacials). Elle se trouve aux abords d'une dépression qui descend sous le niveau de la mer à - 154 m. C'est le point le plus bas de Chine et le deuxième au monde après la Mer Morte. Avant de pénétrer dans la partie moderne de Turpan occupée principalement par les Chinois Han, nous traversons la vieille cité, habitée par les Ouïghours (les deux peuples se côtoient mais ne se mélangent pas).
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L'endroit avec ses ruelles et ses cours ombragées de treilles est très agréable. Les maisons en caillebotis de brique (pour faire sécher le raisin) surgissent des vignes. Les raisins, très sucrés, sont délicieux et produisent un vin qui fait la renommée de la région. Un système d’irrigation souterraine datant de l’antiquité, les Karez, permet d’irriguer les terres.
L’eau du Karez provient de la fonte des neiges des monts Tianshan (Montagnes Célestes). L’eau est puisée aux pieds de la montagne, puis un long canal d'irrigation soutterain la distribue aux différentes exploitations agricoles. Certains puits peuvent atteindre une profondeur de 70m.
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ASSURANCES SANS RISQUES

Lorsque mon frère Philippe (qui réside en Chine) a eu vent de mon entrée sur le territoire chinois il m'a aussitôt averti que depuis cette année l'assurance automobile était devenue obligatoire (or, depuis l'Iran, la voiture n'est plus assurée). Ne voulant pas attirer l'attention des forces de l'ordre, ou, suite à un accident courir le risque de me retrouver en prison, nous nous sommes donc rendus en toute impunité au bureau de la PICC, l'assureur officiel des Jeux olympiques de 2008. Bureaux sobres et clinquants : climatisation, ordinateur à chaque poste, distributeurs d'eau fraîche, chemise blanche sans cravate... Bien que notre demande fut probablement la première du genre dans la région, le chef du bureau n'y a vu aucun inconvénient. Nous avons signé une assurance au tiers pour 6 mois, à 70% du plein tarif (soit 63 euros), avec toutefois un inconvénient majeur : toute compensation financière doit être versée dans le bureau où a été souscrit le contrat. C'est-à-dire que si j'ai un accident à Yangshuo, lieu de notre destination, c'est comme s'il fallait - à distance équivalente - qu'un habitant du Mans se déplace jusqu'en Iran pour se faire rembourser !
A la sortie du bureau une foule se massait sur les bords de la chaussée. Badauds, ils observaient deux véhicules qui venaient de s'entrechoquer. L'employé qui nous accompagnait était hilare. Il n'y avait pourtant pas de quoi ; les accidents de la route sont les premières causes de mortalité en Chine, juste avant les méfaits du tabagisme. De quoi donner des cheveux blancs à tout assureur !

DESERT FLAMBE
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Les enfants voulaient du désert. Ils en auront soupé ! Tarim, Taklamakan, Gobi. La voiture doit avaler deux mille kilomètres de terre chaude et sableuse. Le plus souvent plat avec à l'horizon les crêtes déchiquetées des montagnes, et quelques vagues et lointains troupeaux de chameaux. Ici et là, éparpillés dans l'immensité, des oasis industriels et miniers : pétrole, nickel, uranium... Nous sommes sur la route 312 qui traverse tout le Nord de la Chine d'est en ouest, d'Urümqi à Shanghai, sur une distance de plus de 5 000 km.
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Tour à tour elle se présente sous la forme d'une autoroute, d'une nationale un peu usée, ou, pour notre malheur, de piste fracassée. Ce fut le cas dans la province du Gansu. 250 km de tôle déglinguée, un pis aller dans l'attente de la mise en service de l'autoroute construite sur l'ancienne voie de la route de la soie. Une horde de camions surchargés s'engouffrent sur cette unique piste cahotante dans des nuages de poussière. Par prudence, dans l'épaisseur du brouillard, nous allumons nos phares. Un champ d'une centaine d'éoliennes vibrent sur notre passage. La boîte de vitesses commence à craquer. Le moteur vient de faire ses 200 000 km (18 000 depuis le début du voyage). On roule en seconde avec une moyenne de 20 km/h. C'est long.

eoliennes dans le desert du xinjiangeoliennes dans le desert du Taklamakan
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LA MURAILLE DE CHINE



C'est dans le Gansu (ce long territoire s'étire d'est en ouest sur 1 500 km) que nous rencontrons les premiers vestiges de la grande muraille de Chine. Sur les 7000 km d'origine, divisés en plusieurs tronçons, il n'en reste que très peu en état. En fait, en apercevant une longue traînée de terre on avait des doutes. Mais c'était bien elle. Un muret de terre battue rongé par le temps et les intempéries.

forteresse de jiayuguangrande muraille de Chine

Par endroits, comme dans la ville de Jiayuguan, des forts subsistent encore. La forteresse de Jiayuguan construite entre deux chaines de montagnes en 1372 constituait la dernière place forte vers les confins Ouest de l'Empire. Le fort qui a été restauré représente un exemple classique de l'architecture militaire chinoise, et attire une foule impressionnante de touristes chinois.

jiayuguan fort de jiayuguan

le chameau de chineun chameau du desert en Chine

Sur les hauteurs, entre deux bosses, nos deux jeunes caravaniers, Lino et Bonnie, sont à la fois fiers et quelque peu impressionnés. Papa, quant à lui, s'essaie à l'art délicat du tir à l'arc sur des mongols mannequins envahisseurs. Loupé !

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Peu à peu la plaine désertique cède la place aux terres cultivées, émaillés de villages et de petites villes, entraînant sur la route un flot grossissant de véhicules en tout genre. Au moindre blocage, pour cause de travaux ou d’accident, c’est la congestion, qui peut parfois durer deux ou trois heures. Nous avons ainsi eu le droit à une autoroute bloquée par un feu de tunnel. Cependant aucun signe d’énervement n’est à noter chez la plupart des automobilistes sans doute habitués, ou résignés face à ce genre de tracasseries. Pendant ce temps, les villageois aux alentours font preuve d’une grande réactivité et proposent toute sorte de denrées aux automobilistes immobilisés : boissons fraîches, nouilles instantanées, fruits, ...
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Face aux dangers de la route, liés à la grande imprudence des conducteurs et à la forte densité de la population (voir paragraphe " rouler en Chine " ci-dessous), Xiao-Lin ne tient plus en place. Elle réclame à cor et à cri, et sans relâche, un ralentissement substantiel de notre bolide. C’est donc avec toute la prudence requise et sous l’œil vigilant de ma copilote que je slalome entre les motos chargées de boucs, contourne les triporteurs débordant de pastèques, esquive les vélos zigzaguant au gré du vent, pile dans un virage face à un buffle nonchalant, écrase les buissons de blé répandu sur la chaussée pour l’épandage en épargnant - si possible - les villageois ratisseurs... Nous ne comptons plus le nombre de fois où nous avons évité l’accrochage, pour ne pas dire l’accident fatal. Une affaire de chance je suppose.

Mais cela engendre beaucoup de fatigue et de stress dans le cockpit. Les étapes sont longues, et lorsque les enfants ont enfin la possibilité de pouvoir sortir de notre boîte de conserve, ils s’agitent en tous sens. Particulièrement Lino, une véritable sauterelle montée sur ressorts !
Au stress de la conduite nous devons aussi composer avec les conditions restrictives d’hébergement de certaines grandes villes. Ainsi, ayant traversé le Fleuve Jaune, à Lanzhou impossible de trouver un hôtel qui accepte les étrangers. Ceux-ci doivent exister, mais comment s’y retrouver, sans guide en poche, dans ces villes tentaculaires, quadrillées de voies express, et congestionnées de trafic. Nous préférons pousser nos recherches plus loin dans une ville de moindre importance. Si le calme n’est pas toujours au rendez-vous, les hôtels sont en revanche plus accommodants.
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-vues de l'hôtel
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Rouler en Chine :
Au fil des années l’infrastructure routière chinoise est en constante amélioration, avec une augmentation fulgurante du nombre d’autoroutes : " Depuis 1998, la Chine a affecté 20 milliards d’euros annuellement pour la construction d’infrastructures, la construction des autoroutes prenant la part du lion. La totalité des autoroutes du pays est maintenant de 19 453 km, comparée à 552 km il y a dix ans, soit le deuxième rang du monde, après le Canada !
Il a fallu à la Chine seulement dix ans pour établir un réseau routier semblable à celui que les pays développés ont mis quarante ans à construire. Excepté la région autonome du Tibet, les 30 autres provinces, municipalités et régions autonomes de la Chine ont toutes des autoroutes." Winter Wright Far Eastern Economic Review, Hong Kong.
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La qualité de ces nouvelles autoroutes est excellente, la plupart équipées de moniteurs de surveillance de la circulation, de postes de péage et d’illumination. La vitesse sur autoroute est en générale limité à 110 km/h (parfois plus). Seul bémol relevé sur ces axes : la quasi absence d’aire de repos et le nombre réduit de stations-service. Tarifs très variables : entre 0,02 et 0,04 euro/km (100 km = 3 euros environ).
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Le nombre de routes principales et secondaires augmente également avec la qualité (accès payant mais moins cher que l’autoroute). Dans l’attente, (on compte encore 30 ans pour compléter le réseau de 35 000 km qui reliera Pékin à d’autres municipalités et aux capitales de toutes les provinces) il faut s’accommoder des désagréments causés par les nombreux travaux qui jalonnent le paysage autoroutier. (Photos aériennes prises sur http://www.forum-auto.com/)
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Conduite : Les routes chinoises sont parmi les moins sûres de la planète avec un chiffre effarant de 270 morts par jour ! (les chiffres officiels sont sujets à controverse et l'Organisation Mondiale de la Santé table plutôt sur 600 tués et 45 000 blessés par jour). Et encore, on note une amélioration en 2005 (-8%) comparé à 2004. Le nombre de tués s'établit à 98 738, et les blessés à 470 000. En comparaison, c'est comme si la France avait aujourd'hui 15 000 morts par an sur les routes. Pas de quoi se gausser, ce chiffre est à peu près celui que l'on connaissait dans la seconde moitié des années 80. Mais comme le taux d’équipement automobile est encore très bas en Chine, on n'ose imaginer ce que ce sera lorsque l'on comptera 1 voiture par habitant ! Source : Patrick Garcia le 13 janvier 2006 :
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Effectivement rouler en Chine c’est un peu une affaire de roulette russe ! Les situations de mise en péril sont constantes, non pas tant à cause de la vitesse (les conducteurs respectent à la lettre les limitations, allant jusqu’à 30 km/h dans les villes), mais plutôt une désinvolture généralisée face au danger : les camions poussifs qui doublent à l’aveuglette ; le stationnement au milieu de la chaussée ; les villageois qui font sécher leur récolte sur le bitume ; rouler à contre-sens sur l’autoroute ; les deux roues non éclairés la nuit... Et pourtant le gouvernement accentue ses campagnes de sensibilisation à la sécurité routière, notamment à la télé, où les images chocs ne sont pas tendres avec la chair humaine.

La signalétique est bonne (dans les villes en caractères chinois et latins ; en arabe dans le Xingxang) mais parfois déroutantes dans les agglomérations (les noms des échangeurs sont indiqués au détriment des directions !) Contrôles routiers occasionnels (4 fois sur 5 000 km), et le rançonnage inexistant.
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La circulation reste très fluide sur les autoroutes quasi désertes. En revanche elle est assez dense sur les routes nationales en grande partie investies par les camions et divers véhicules collectifs (sans parler des tracteurs à trois roues, des vélos, etc.). Il y a déjà 60 millions de voitures qui parcourent la Chine, et ce nombre croît de 10 % par an. On comptera donc 130 millions de voitures en 2010. Et ceci au détriment de la bicyclette : en 1998, on comptait 180 bicyclettes par 100 foyers. Actuellement, le nombre est tombé à 140.
"On a calculé que si l’on comptait une voiture par 1,3 citoyen, comme aux Etats-Unis, on arriverait à 900 millions, soit 40 % du total mondial, et ces voitures consommeraient 5 milliards de tonnes de pétrole ou 20 % de la production du monde. Il est évident que la Chine - ou le monde - ne pourrait fournir l’énergie requise... de plus avec une énorme population et une superficie de terre extrêmement limitée, il est impossible pour la Chine de donner davantage d’espace aux voitures ", sans compter les méfaits de la pollution que cela entraînerait. Conscient du problème les autorités cherchent des solutions alternatives. Le développement important des véhicules électriques en ville en est un exemple. Ci-dessous, Philippe avec son scooter électrique (autonomie 50 km, rechargeable pour un coût très modique, et quel silence !) ; une solution idéale pour la ville ?
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Nombreuses stations-service en ville et sur les routes, toujours ravitaillées en diesel.

Quelques prix :
Diesel 0,45 euro/l (variable selon les régions, moins cher dans le Nord). Camping possible dans les endroits désertiques et montagneux, mais difficile ailleurs compte tenu de la forte densité d’occupation des sols. L’hébergement, bien que les prix aient fortement augmenté ces dernières années, reste très abordable (et négociable - on ne paie jamais le prix affiché), chambre double avec douche, TV, et climatisation compter environ 10 euros (5 euros sans la clim, et douche collective, nous avons eu droit à des hôtels au standard trois étoiles (frigo, distributeur d’eau etc., ne dépassant pas 20 euros pour nous quatre). La restauration reste toujours très bon marché : plat de nouilles avec morceaux de viande et légumes 0,25 euro, plat de viande avec légumes et riz pour une personne (voir 2) : 1 euro ; nombreuses boissons pétillantes et autres, par ex. Thé glacé 0,25 euro la bouteille de 500 ml. De plus en plus de supermarchés concurrencent les marchés et les petits commerces.
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Taux de change (août 2006) :
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1 euro = 11,00 Yuans (avril 2008)
Le change est facile. Possibilité également d’utiliser sa carte bancaire dans les nombreux distributeurs automatiques.
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Chine insolite
Sélection d'images étranges et de photos insolites de la Chine.
Photos de presse grand format.

Automobiles chinoises :

- Les voitures chinoises


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Kazakhstan

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Trois heures pour traverser la frontière, deux heures de plus qu’il en aurait fallut pour cause de bug informatique. Les douaniers devaient tout retranscrire à la main. La bonne vieille méthode.

Notre traversée du pays se fera au pied de l’accélérateur, pressés que nous sommes de rallier au plus vite la frontière chinoise. Nous passons notre première nuit à Almaty dans un hôtel au confort standard et au prix trop élevé, et zappons sur cette grande agglomération congestionnée par le trafic.
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Deuxième jour, l’état excellent de la route principale qui remonte vers le Nord-Est du pays nous permet d’aligner plus de 500 km au compteur. Le paysage alterne entre une succession de steppes planes de prairies et de cultures de blé, avec sur notre flanc droit une chaîne montagneuse dénudée qui marque la frontière avec la Chine. Nous devons néanmoins subir un petit contre temps dans la ville de Taldy-Corgan où nous avons cherché à faire enregistrer nos visas. Cette formalité, héritée de la période soviétique, impose aux voyageurs à se déclarer auprès d’un organisme d’état pendant son séjour. Mais l’officier en chef de la police d’immigration nous affirme que la procédure n’est pas nécessaire, le tampon de la douane se révélant suffisant. Advienne que pourra ! Sachant que les contrevenants sont passibles d’une amende allant de 80 à 150 $US.

Le soir nous profitons pleinement de la campagne bucolique en plantant nos tentes sur le dos d’une colline herbeuse entre un champ de tournesol et de blé investis par une demi douzaine de chevrons sauvages.

Le lendemain matin, la petite route qui bifurque vers les Monts de l’Alatau et la frontière chinoise prend une toute autre allure. Au fil des kilomètres le goudron s’effiloche pour ne laisser place qu’à des débris de chaussée. La route est par endroit tellement détériorée que cela devient plus simple d’emprunter le bas côté sur des pistes improvisées. Notre moyenne ne dépassant pas les 25 km/h, Il nous faut donc toute la journée pour parcourir les quelques 200 kilomètres et rallier la ville frontalière de Dostyq.
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Par bonheur, cette route du bout du monde, offre des paysages sublimes. Les prairies vallonnées sont embaumées de fleurs tandis que la chaîne montagneuse s’ouvre peu à peu sur une vaste plaine désertique où s’étire une succession de lacs au bleu profond. C’est par cette trouée, la porte de Dzougarie, que passe la ligne de chemin de fer et une longue pipe-line en direction de la Chine.

Le transit de marchandises en provenance de Chine assure au bourg Dostyq une certaine fébrilité. L’écartement des voies étant différent entre les deux pays, les trains doivent y faire une halte importante afin d’y effectuer le changement des bogies. Mais comme il n’y a ici aucun hôtel, c’est finalement par hasard que nous nous retrouvons hébergés chez une habitante, Mametekova, une professeur d’anglais approximatif.
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Nous passons la nuit dans le lit conjugal. Mametekova sur le sol, son fils de 12 ans sur le divan, et son mari, infirmier, absent, astreint à une garde à l’hôpital. Difficile de dormir. Un vent chaud et sec souffle sur cette ville habituée aux températures extrêmes (de 40°C l’été à -40°C l’hivers !). Une fois de plus, comme un mauvais présage, une horde de chiens perturbent le silence de la nuit. Mais ce qui probablement m’empêche avant tout de dormir c’est les tenants et aboutissants de cette unique question : « Allons nous pouvoir passer en Chine avec notre véhicule ? »

Rouler au Kazakhstan :
L’infrastructure routière est sensiblement identique à l’Ouzbékistan et au Kirghizstan ; les routes principales sont en générale en bon état (excellente entre Bichkek et Almaty), tandis que le réseau secondaire, peu entretenu, peut devenir déplorable et se transformer en piste défoncée (voir le tronçon qui mène à la frontière chinoise).
Conduite : Correcte à prudente dans les villes. Signalétique moyenne à mauvaise. Contrôles routiers occasionnels (En trois jours nous nous sommes jamais fait rançonner). En dehors d’Almaty, où la circulation est congestionné par le trafic, le réseau routier est très fluide. Peu de camions. Stations services fréquentes sur les grands axes et ailleurs, bien ravitaillées en diesel.
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Quelques prix :
Semblable à l’Ouzbékistan : Diesel 0,36 euro/l ; Camping sauvage facile ; l’hébergement, essentiellement constitué d’hôtels construit durant l’ère soviétique est surtout destiné aux hommes d’affaires et reste assez cher (possibilité de payer par tranche d’heures !). Dans les grandes villes il existe des hôtels bons marché, mais le confort peut laisser à désirer. Peu ou pas d’hébergement en dehors des grandes villes. Possibilité de dormir chez l’habitant, tarif à négocier (entre 10 et 20 euros/pers la nuit).
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Taux de change (juillet 2006) :
1 euro = 150 Tengués
Le change est facile. Possibilité également d’utiliser sa carte bancaire pour les retraits.
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