Iran, Turquie de l'est, Les Tribulations d'une famille sur les routes de la soie” /> User-agent: Googlebot allow: /

15 juin, 2006

Iran

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Pas malheureux de quitter Dogubayazit, ville du bout du monde, ceinturée de parcs remplis de chars d’assaut. Les nuits y sont pleines d’un tumulte indescriptible : hurlements de chiens errants, nuées de corbeaux coassants, entrecoupés par l’écho lointain d’un champ de tir et des plaintes vociférantes des muezzins. (J’ai l’enregistrement sonore !)
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Rétrospectivement ma naïveté et l’amateurisme avec lesquels j’ai abordé notre première tentative pour entrer en Iran me ferait presque rougir de honte. Comme si les quatre ans de mon précédent voyage ne m’avaient rien enseigné en matière de franchissement de frontière. Sans doute trop préoccupé par l’absence des enfants sur mon visa, je fis confiance à des passeurs kurdes pour nous guider à travers les méandres de l’administration douanière turque. De fait, ils furent particulièrement efficaces et les documents appropriés tamponnés avec célérité. Mis en confiance on accepta d’échanger les quelques pièces turcques qui nous restaient ainsi qu’un billet de 100 euros, en me doutant bien que le taux allait être à leur avantage, mais pour leur pseudo-prestation j’étais prêt à y laisser une marge. Finalement notre renvoi d’Iran bouleversa la donne. Ils nous remboursèrent les 100 euros (sur lesquels ont leur en reversa 70 pour nous permettre d’arroser « qui de droit » et de revenir en Turquie ; mais, sans doute s’agit-il là d’une autre arnaque !)

C’est donc sur nos gardes qu’on aborda cette deuxième tentative d’entrée en Iran, qui fut au bout du compte des plus agréables. Ayant accepté et bénéficié, sans contrepartie, de l’aide des mêmes passeurs, on foula enfin le sol iranien. Contre toute attente l’accueil à la douane se révéla courtois et très amical. Toutes les démarches furent prises en charge par une jeune femme, jean noir sous le tchador, qui nous renseigna également sur les attraits touristiques de son pays. Les douaniers, détendus et sans uniforme, purent ainsi, munis de nos passeports et du carnet de passage du véhicule, s’occuper de toutes les formalités administratives. Cela dura à peine une heure. Aucune fouille du véhicule ou de nos affaires, aucun interrogatoire, nous étions libres de rouler sur la bonne terre de la République Islamique...
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Afin d’appréhender calmement ce nouveau pays on s’octroya une pause dans la première ville venue : Maku. Cette ville a ceci d’un peu étrange et d’impressionnant qu’elle est coincée entre les deux parois d’une gorge profonde. C’était vendredi après-midi. Le week-end pour les Iraniens. Boutiques quasiment toutes fermées. Calme plat. Pas même la clameur d’une mosquée !
On se débarrassa vite de cette première impression. Déjà le soir une ribambelle de véhicules investissaient l’asphalte, tandis que les trottoirs étaient noirs de monde. La sieste était terminée. L’Iran bouillonnait comme d’habitude.

L’OR NOIR
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Pour notre première étape jusqu’à Tabriz le principal souci fut de trouver de quoi abreuver notre petite auto, même si celle-ci s’est révélée, jusqu’à présent, peu gourmande (moins de 5 litres au 100). Or le chapelet de Paykan vétustes blanches (les voitures du cru majoritaires) qui tracent les routes, ainsi que toutes les autres (essentiellement des Peugeot 405 et 206 et quelques 2CV antédiluviennes), fonctionnent à l’essence.
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Le diesel, réservé aux camions et aux bus, est servi dans des stations-service spécifiques, lesquelles sont peu nombreuses et essentiellement postées aux abords des grandes villes. Et là, quel bonheur pour un Occidental de faire son plein. La première fois qu’il a fallu payer j’étais complètement perdu avec ma liasse de billets (1 euro = 11 600 rials; les plus gros billets ne dépassant pas deux euros !). Mais non, je ne me trompais pas, je venais de faire un plein de réservoir pour 0,40 euros ! Soit environ 0,016 euro le litre ! (l’essence est à 8 centimes le litre). Même pour un Iranien, l’or noir n’a presque aucune valeur (beaucoup moins cher que l’eau en bouteille), et l’on ne se prive pas pour rouler, rouler et rouler... On m’a d’ailleurs offert un plein complet ! Donc pas de regrets d’avoir gardé notre petite diesel...

LA CONDUITE :
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C’est en arrivant à Tabriz, notre première grande ville iranienne, que l’on mesura à quel point la circulation en Iran y est frénétique et quasiment suicidaire. Les règles sont inexistantes, sauf celle du plus fort. Le conducteur iranien ne se pose pas la question : « Est-ce que j’ai le temps de passer ? », mais « Est-ce que celui qui vient en face a le temps de s’arrêter ? », les piétons et les motards, débouchant de toutes parts et à contresens sont tout aussi inconscients, et se jettent avec la même hargne dans la mêlée. L’un des mots favoris de ma co-pilote Xiao-Lin, c’est « Attention ! ». En Iran cela devient une rengaine, le mantra d’une pauvre maman accrochée à son siège en espérant que sa vie dans l’au-delà sera meilleure !

En vérité, même si les chiffres des accidents routiers en Iran sont importants (+ de 200 000 par an), je constate peu d’accrochage sur notre parcours. La folie se concentre essentiellement dans les agglomérations où, pour cause d’embouteillages permanent, la vitesse est réduite. En rase campagne, compte tenu de la bonne qualité des routes, la conduite paraît bien plus « raisonnable » (Cela n’empêche pas de doubler même si un véhicule arrive en face !). En conclusion, l’Iran est bien placé dans mon palmarès des routes les plus dangereuses au monde, mais à mon sens, encore loin derrière la fureur routière de l’Inde.

Par précaution, bien que cela ne semble pas obligatoire (on ne me l’a pas réclamé à la douane), j’ai souscrit une assurance auto auprès de la principale compagnie iranienne (Iran Insurance). Ma carte verte ne prenant pas en compte ce pays, ni les suivants d’ailleurs. Pour 40 euros, mon véhicule et ses passagers sont couverts pendant 20 jours. De l’utilité d’une telle assurance ou de l’efficacité de remboursement en cas de pépin grave, je n’ose ni l’imaginer, ni l’expérimenter.

En tout état de cause, en entrant dans les bureaux de la compagnie d’assurance, cela m’a permis de découvrir une petite parcelle de la vie bureaucratique iranienne. A huit heures du matin, les employés, en chemise courte sans cravate, assis derrière leur bureau ingurgitent hâtivement leur petit déjeuner : galette de pain agrémenté d’une portion de fromage blanc et d’un verre de thé. Peu de femmes présentes (leur taux d’activité dans le marché du travail est de 11%), mais elles existent, compartimentées dans un coin, non séparées des hommes, elles circulent librement et semblent occuper des postes à responsabilité. Aidé par l’un des employés qui parlait un peu français, mon contrat fut réalisé promptement. L’assurance auto ne semble être qu’une simple formalité « payante », les conditions restrictives étant réduites à leur strict minimum.

FORETS LUXURIANTES ET RIZIERES
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De Tabriz, plutôt que de nous diriger directement à Téhéran, nous quittons les hauts plateaux arides (+ de 1 500 m) pour descendre vers la mer Caspienne située à moins 30 mètres sous le niveau de la mer. Cette région peu fréquentée des touristes rompt avec l’image des déserts associée à l’Iran. On y découvre des rizières, des collines recouvertes de théiers, des forêts luxuriantes, telles qu’on peut en voir en Asie du Sud-Est. Un bon bol d’air de verdure et de réconfort pour Xiao-Lin.

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Le rivage de la mer Caspienne, le plus grand lac salé du monde, se révèle assez quelconque, noirci par les hydrocarbures et les émanations volcaniques sous-marines (mettant en péril l’exploitation du caviar, soit 90% de la production mondiale).
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que sous la pluie et dans les nuages nous découvrons les maisons superposées du village de Masuleh. Celles-ci, accrochées à flanc de montagne, se dressent les unes sur les autres dans un vaste amphithéâtre. (Certains villageois y louent des chambres sommaires, nous resterons la nuit dans l’une d’entre elles).
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Arrivée le 13 Juin à Téhéran, ville tentaculaire et l’une des plus polluées au monde. Nous en profitons pour y faire notre demande de visa pour le prochain pays sur notre liste : Le Turkménistan. Pour savoir si notre demande est acceptée nous devons patienter encore une semaine. Cela nous laisse quelque temps pour aller visiter le centre du pays, et les trésors de la culture iranienne telle que la ville de Kashan,
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avec ses magnifiques maisons de maîtres et son incontournable bazar.
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Puis de faire une petite escapade dans le desert
montagneux à la découverte du vieux village
d’Abyaneh.
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Pour arriver 400 km plus au sud dans la ville d'Ispahan.
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----Qui m'aime me suive....

Joyau de l’ancienne Perse, Ispahan compte parmi les plus belles villes du monde islamique. D’abord l’incontournable et immense Place de l’Imam (2ème plus grande place au monde après Tian an Men) ceinturée de monuments grandioses telle que la fameuse Mosquée de l’Imam, étincelante dans ses délicates faïences bleues; les jardins et les palais; ainsi que les vieux ponts à arches avec leurs maisons de thé installées en contrebas.
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A l’instar de la tour Eiffel ou du Mont Saint-Michel pour la France, la place de l’Imam reste l’attraction touristique phare de l’Iran. Or, nous y constatons une quasi absence de touristes étrangers (3 ou 4 rencontrés depuis 10 jours !). Le matraquage médiatique à l’encontre du pays et de son gouvernement n’incite guère les agences occidentales à promouvoir cette destination pourtant très riche culturellement - et sans dangers apparents. Sans vouloir généraliser on peut quand même dire qu’en dix jours nous n’avons rencontré aucun désagrément avec les forces de l’ordre (très discrètes) ou ressenti de l’animosité de la part des habitants, bien au contraire. En revanche, cette raréfaction engendre une sollicitation particulièrement importante des vendeurs de tapis en mal de clients.
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Ispahan est également réputée pour la qualité de son artisanat : tapis, miniatures sculptées dans les os de chameaux et peints à l’aide d’un poil de chat, articles en cuivre ou argent ciselés, nappes imprimées à la main, marqueterie, carreaux de faïence peints... Les artisans n’hésitant pas à faire étalage de leur art sous le regard curieux des enfants.
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Après une semaine de vagabondage à l’intérieur du pays, nous voilà de retour à Téhéran. La demande pour le visa de transit turkmène nous est accordée. Bien que l’accueil au consulat se fasse à l’extérieur, notre interlocuteur se révèle très aimable et serviable. Les visas sont réalisés dans la journée.

Dés lors il nous reste cinq jours pour parcourir les quelque mille kilomètres jusqu’à la frontière du Turkménistan en passant par la ville sainte de Mashad.
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Mashad est la plus grande ville sainte d’Iran, particulièrement sacrée pour les chiites, puisque c’est ici que l’Imam Reza, descendant direct du prophète, mourut en 817. Premier lieu de pèlerinage du pays elle accueille plus de 12 millions de pèlerins par an. Malheureusement la plupart des monuments du site ne sont pas accessibles aux non-musulmans, et seules les cours intérieures peuvent être visitées par les infidèles (sans appareils photos), avec les restrictions d’usage : Xiao-Lin et Bonnie doivent se vêtir d’un tchador de couleur claire. Accompagnés par une guide du service d’accueil aux étrangers nous avons pu ainsi accéder à l’intérieur et, une fois écarté l’aspect peu orthodoxe d’une foule de pèlerins pressés et fébriles, nous ressentons le profond sentiment religieux des Iraniens. Fébrilité et ferveur religieuse qui n’est pas sans me rappeler celle des pèlerins tibétains se pressant dans le Potala de Lhassa.
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Iran passable
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20 jours en voiture à sillonner l’Iran, ce serait difficile en si peu de temps d’épiloguer sur l’ensemble du pays, je me permettrai donc juste quelques impressions générales : D’abord, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Iran n’a rien d’une société sclérosée, austère ou rétrograde, elle se montre au contraire extrêmement vivante et dynamique, tandis que les Iraniens - à travers ceux que j’ai pu rencontrer - font preuve d’un grand sens de discernement et de curiosité. Les failles de leur société actuelle ne semblent pas leur échapper, et je n’ai ressenti aucune inquiétude dans leur regard, mais plutôt un grand besoin de reconnaissance ; la première question que me posent mes interlocuteurs est de savoir si j’aime l’Iran. Ils ne veulent plus se sentir exclu ou haïs du monde entier : « Non, nous ne sommes pas un peuple de fanatiques barbus hurlants ! » (peu d’hommes portent la barbe et encore moins les femmes). Pas étonnant que certains, se sentant rejetés et affaiblis par la récession économique, trouvent refuge dans un ordre moral et un conservatisme encore plus radical.

Dans les parcs ou dans la rue des grandes villes, il n’est pas rare de voir des jeunes gens se tenir par la main ou se fricoter sur un banc public (pour se bécoter on verra plus tard...). Nos interlocuteurs (ceux rencontrés au hasard et qui n’ont habituellement pas de contact avec les touristes) me sont toujours apparus très cultivés (le taux d’alphabétisation est l’un des plus élevé de la région, les femmes représentant 63% des étudiants admis à l’université). La tenue vestimentaire des hommes est souvent élégante, tandis que celle des femmes, où le tchador est toujours la norme, se « libéralise » quelques peu avec des vestes longues, plus colorées et plus cintrées. (Des petites entorses au règlement (à la charia) comme les Iraniens savent si bien en jouer).
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S’accommodant des règles en vigueur, la population semble avant tout préoccupée de voir son niveau de vie progresser. L’extrémisme religieux existe mais ne transparaît pas au grand jour et s’avère beaucoup moins ostentatoire que dans les pays limitrophes (même en Turquie, sans doute pour contrer une modernité tapageuse, les mosquées sont bien plus nombreuses et l’appel des muezzins plus tonitruants). Certes le portrait de l’Ayatollah Khomeini est partout omniprésent (sur les murs, les billets, les noms des rues...) tout comme les martyrs de la guerre Iran-Irak, un conflit qui a visiblement marqué le pays. Les médias sont sous la tutelle du gouvernement religieux, mais dans les salons des hôtels, les multiples émissions religieuses sont beaucoup moins regardées qu’un obscur match de foot de la Coupe du Monde (et lorsque l’équipe nationale marque un but, c’est toute la rue qui est en ébullition). La ferveur d’une nation qui passe par le foot ! J’ai déjà vu ça ailleurs ! Beaucoup d’Iraniens de la classe moyenne ont accès aux chaînes internationales grâce au satellite, et l’on peut, comme je l’ai constaté personnellement, très facilement se connecter sur Internet dans les cybercafés ou chez soi (les sites pornographiques et antireligieux sont toutefois censurés par les hébergeurs). J’ai même pu établir librement quelques connexions sauvages à distance avec mon propre portable.
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Nous n’avons jamais été ennuyés par la police religieuse. Le seul rappel à l’ordre auquel nous avons eu droit fut lorsque dans le métro nous sommes rentrés par mégarde dans le wagon des femmes. Manu militari il a fallu se retrancher dans le wagon des hommes où d’ailleurs un trio téméraire de jeunes femmes s’étaient aventurées sans que quiconque ne leur en tiennent rigueur.
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Pèle mêle (il resterait beaucoup de choses à dire, mais difficiles à mettre en forme sur un blog) : Contraste avec la nourriture variée et succulente de Turquie, en Iran la cuisine nous est apparue d’une grande monotonie, en dehors des kebabs, des sandwiches, et des platées de riz avec poulet, nous avons eu toutes les peines du monde à tester quelques spécialités. Hormis les fast-food, les restaurants sont peu nombreux et difficiles à trouver car souvent installés au sous-sol. La seule expérience culinaire quelque peu exotique à laquelle nous avons eu droit fut de goûter au kaleh pache, mets pouvant inclure divers abats, dont la tête de mouton, avec l’œil et la cervelle.... le tout agrémenté d’un habituel thé ou d’une bonne bière à la fraise ou au citron (sans alcool !).

Dernière image emblématique avant de quitter l’Iran, celle de ses caravansérails qui jadis jalonnaient la Route de la Soie et que nous verrons défiler régulièrement le long de notre parcours. Cependant, la plupart sont à moitié rongés par le temps et les rigueurs du désert. Quelques-uns ont été restaurés comme celui de Ruban Sharaf, l’un des plus anciens (1128) et des plus importants du pays. Encadré de collines désertiques il se situe à quelques kilomètres de la route qui mène à la frontière turkmène. Sur place il n’y a personne à la ronde, hormis un gardien qui nous ouvre gracieusement les grilles de l’édifice, puis nous accompagne pour une visite guidée. Si l’eau ne coule plus dans le réseau souterrain du caravansérail, en revanche à l’extérieur un distributeur d’eau fraîche récompense les nouveaux caravaniers de ce siècle, les rares voyageurs-touristes égarés, chasseurs de belles images, en route vers la lointaine Asie.
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Rouler en Iran :
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Etat des routes : De très bon à moyen. Les routes principales sont de qualité équivalente à celles de la France, les routes secondaires un peu moins bonnes mais correctes, de nombreuses pistes sillonnent les zones désertiques. Les grandes villes sont en général reliées par des voies express ou des autoroutes gratuites ou peu chères (0,20 euro pour 100 km).
Conduite : difficile surtout dans les villes où elle devient dangereuse (mais au bout de quelques jours on prend le pli et ça devient presque « amusant » !). Klaxon largement utilisé pour préve-nir de son arrivée. Signalétique moyenne (en farsi et caractères latins sur les principaux axes), très difficile de s’orienter dans une grande ville. Circulation très dense en ville et sur les principaux axes. Vitesse plus ou moins respectée. Nombreux contrôles routiers dans les villes (un croisement sur trois est occupé par un policier qui verbalise à tour de bras. Deux d’entre eux tentèrent de nous stopper pour un quelconque motif mais dans la cohue et voyant notre plaque d’immatriculation, ils n’insistèrent pas). Sur les grands axes les contrôles sont également fréquents avec la présence de radars. Stations-service peu nombreuses surtout pour le diesel où elles sont regroupées autour des grandes villes. Stationnement difficile à Téhéran et Mashad mais il existe des parkings souterrains surveillés, compter 2 euros pour une journée complète (jour + nuit). Très nombreux taxis officiels et privés.
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Mise à jour :
" Une nouveauté (à laquelle nous avons échappé) pour les gens motorisés : avoir des plaques iraniennes si votre séjour dépasse 10 jours. Lors du passage de la douane, on vous donne un document qui vous autorise à circuler et qui sera nécessaire lors de l'attribution des plaques. Etant à Tabriz après la Turquie, je me suis fait aider par le "tourist office" et cette procédure n'a pris que la matinée...
vous déposez 50 000 rials (4 euro) sur un compte de la banque Melli vous allez au bureau de la police de la route (la ou on fait passer le permis de conduire) vous faites des photocopies du passeport du visa, du Carnet de Passage, du document de la douane, du reçu du virement... vous passez d'un bureau a l'autre vous faites contrôler le numéro de châssis et de moteur de votre véhicule. vous donnez 300 000 rials (25 euro) au bureau. vous récupérez les plaques après avoir signe 5/6 papiers et mis vos empreintes au moins autant de fois sur les mêmes papiers sachez que vous ne pourrez ramener les plaques en France... sachez aussi que l'on vous donne un petit document (taille passeport) qui correspond a une 'carte grise' et qu’il faut avoir avec soit... ainsi qu'un autre document a fournir lors du passage de la douane (retour). " Dominique, Forum-voyage, le 21.08.2006.
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Quelques prix :
Diesel 0,016 euro/litre, essence 0,08 euro/l ; 1 l d’eau minérale 0,12 euro ; Oranges 0,40 euro le kg. Galette de pain 0,10 euro ; Ticket de métro 0,20 euro ; pas de campings ; Hôtel simple (guest house), chambre triple avec frigo et climatisation : entre 12 et 16 euros (pour un hôtel sans douche et sans climatisation nous avons payé 5 euros). Repas pour 3 pers. (3 plats chauds : kebab riz + salade + boissons) au restaurant : entre 3 et 6 euros. Dans les nombreux sandwicheries compter un peu moins de 1 euro par personne avec boisson.

Taux de change (juin 2006) :
1 euro = entre 11 450 et 11 600 rials (Meilleur taux obtenu à la banque de la douane iranienne ! (- une petite commission). Attention ne pas changer son argent auprès des rabatteurs côté turc, ceux-ci proposent un taux très inférieur : 1 euro pour 7 500 Rials ! ! !)
Mise à jour du cours en temps réel voir : http://www.mataf.net/conversion-IRR.htm

Sortir d'Iran

AMBASSADES ET CONSULATS ETRANGERS EN IRAN
Dernière mise à jour : février 2008

Ambassade de l’Inde de Téhéran
Adresse : 46, Miremad Av. Angle 9ème Str et Dr Beheshti St
Téléphone : 021 875 51035
Email:
www.indianambassy-tehran.com
Ouverture service consulaire : 09h00 - 11h30 16h30-17h30
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 5 jours ouvrables ; RI 370 000

Ambassade du Pakistan de Téhéran
Adresse :
Block n°1, Etemadzadeh Ave. Jamshidabad, Dr. Hossein Fatemi Av.
Téléphone : 021 694 4888
Ouverture service consulaire : 09h30 - 11h30
Jours de fermeture : Jeudi-vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 2 jours ouvrables avec lettre d’introduction de votre ambassade; 35 U$

Ambassade de Georgie de Téhéran
Adresse : Agha Bozorgi St. Fereshti Str.
Téléphone : 021 221 1470
Ouverture service consulaire : 09h30 - 13h30
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 4 jours (40U$) ou 2 jours (60U$).

Ambassade de la République du Tadjikistan de Téhéran
Adresse :
Niyovaron sq., Shahid Zainali av., 3rd st. 10 , Tehran
Téléphone : (98-21) 229 95 84, 280 92 49
E-mail: tajemb-iran@tajikistanir.com
Ouverture service consulaire : 08h30 - 16h00
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : ?

Ambassade de Turquie de Téhéran
Adresse
: P.O.Box: 11365-8758 Chancery: No.314, Ferdowsi Ave.

Téléphone : +98-21-3115299,3118997
Ouverture service consulaire : 09h00 - 13h00
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : Pas besoin de visa pour les ressortissants français



Ambassade d’Afghanistan de Téhéran
Adresse
: Dr. Behesht Av. Angle 4ème St et Pakistan St.
Téléphone : 021 873 5600
Ouverture service consulaire : 9h00-14h00
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : Visa touristique de 30 jours (30U$) obtenu en 2 jours.

Ambassade d’Azerbaïdjan de Téhéran
Adresse : Nader Sq. 15 Goldbarg St. Chizar
Téléphone : 021 233 5197
Ouverture service consulaire : 9h00-12h00
Jours de fermeture : Lundi, mercredi, vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : 1 ou 2 jours avec lettre d’invitation

Ambassade d’Ouzbékistan de Téhéran
Adresse : EP Tehran, Pasdaran Avenue, Nastapan St., 6
Téléphone : (9821) 283-20-71
E-Mail : http://www.iran.mfa.uz/?newlang=eng

Ouverture service consulaire : ?
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Délais d’obtention : ?

Ambassade du Turkménistan de Téhéran
Adresse : Parsdaran Str, Andarzgou Blvd, Vatan Pour Str, Barati Str 5.
Téléphone : +98-21-2542178
Ouverture service consulaire : 9-11 heure
Jours de fermeture : vendredi et samedi; 27 oct fête nationale.
Taxi du centre : IR 40 000
Délais d’obtention : 5 jours ouvrables, pas de lettre d’invitation pour transit seulement.

Consulat général de Turkménistan de Mashad
Adresse
: No.34, Consulgari St., 10 Day Sq.,
Téléphone : +98-51-47066
Ouverture : 8h30-13h30
Jour de fermeture : Vendredi
Délais d’obtention : ?

Liens utiles :

http://barulage.over-blog.com/ (blog avec plusieurs liens utiles sur l'Iran, préparation de voyage, cuisine...)
)

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Autres liens :

03 juin, 2006

Turquie de l'est

Cliquer sur la carte pour l'agrandir


On s’enfonçant plus à l’est les repères s’estompent; les paysages avec ces vastes steppes deviennent plus sauvages et la population parsemée.

Un lieu qui illustre parfaitement cette atmosphère de bout du monde se situe sur le site antique du Nemrut dag. L’accès particulièrement abrupt et pentu, sur un revêtement en blocs de basalte, a fait souffrir l’AX qui a du finir sans ses passagers pour atteindre le sommet à 2 150 mètres ! Là de colossales statues trônent au pied d’une pyramide d’éboulis. En fait les statues ne sont pas si nombreuses et si « colossales » que ça. Les vestiges en eux-mêmes nous laissent donc un peu sur notre faim.





C’est dans la ville de Diyarbakir, qu’on a la nette impression d’avoir atteint le lointain Orient. Les bruits, les odeurs, et la foule dense, se mêlent dans ce foyer de la résistance kurde. Si plus de femmes portent le tchador noir enveloppant, il règne ici, comme dans les autres villes turques, une grande liberté vestimentaire.

Pour ne pas faillir à la règle nous sommes gentiment invités chez un marchand de tapis particulièrement attaché à son identité kurde (la plupart des gens que nous rencontrons dans cette région réfutent leur nationalité turque). La présence importante de militaires (surtout vers le lac de Van) nous montre que la région est toujours étroitement surveillée même si les autorités semblent lâcher un peu de lest (une télévision kurde vient d’être créée).

Mais comme ailleurs en Turquie, la ville est un reflet de deux mondes qui se côtoient : une modernité tapageuse et dynamique, et une omniprésence religieuse. En dépit des difficultés économiques il règne une grande effervescence dans la construction, des cités entières bordées d’immeubles multicolores poussent dans les banlieues des villes, ainsi que de très nombreuses mosquées. En revanche, la télévision affiche une modernité radicale et commerciale (des encarts de publicités s’incrustent sur le bas de l’écran pendant la diffusion des films !). Les programmes sont à la fois modernes dans la forme et le contenu (Tel. Portables, ordinateurs, épilateurs électriques...). On découvre les mêmes jeux télévisés qu’en France (repris sur le modèle américain) tel que « Qui veut gagner des millions », même dramaturgie, même décor et musique. L’uniformité du monde passe en priorité par la petite lucarne... et quel fossé avec la vie traditionnelle d’un village turque.
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La Turquie nous réserve beaucoup de merveilles et quelques soucis :

Les merveilles
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Nous contournons le lac de Van, une vaste étendue d’eau tranquillement assoupie au fin fond de l’Est de la Turquie, enchâssée dans un cadre magnifique de montagnes dénudées et de cimes enneigés. Nous poursuivons cette route pittoresque en remontant vers le nord à la découverte du palais d’Isac Pacha.
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Le cadre est époustouflant : Le palais édifié au 18ème siècle surplombe une vaste plaine avec en toile de fond le Mont Ararat. Instant inoubliable que d’assister, un verre à la main, au coucher du soleil sur cette merveille.

Réveillés le lendemain matin par les cris de rongeurs non identifiés, (voir la photo ; ceux qui reconnaissent peuvent toujours me renseigner).
C’est en pleine forme que nous prenons notre petit déjeuner en compagnie d’Alexis, un cyclo-campeur français, rencontré la veille au sommet d’un col à 2 644 m.
Il arrive du Caire, quelque peu échaudé par les jets de pierres des gamins kurdes du coin, et repart dans quelques jours vers la France en pédalant sur son drôle d’engin. Mais d’abord il compte bien réaliser l’ascension du mont Ararat.
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Nous-mêmes, en route vers la frontière iranienne, à 35 km de là, nous passons devant ce sommet mythique où se serait échouée l’Arche de Noë. Mais c’est ailleurs que nous échouerons...

Refoulés :

Nous restons, en tout et pour tout, deux minutes sur le territoire iranien, le temps pour l’officier en charge de l’ouverture des grilles de s’apercevoir qu’il manque le nom des enfants sur mon visa. Par de grands gestes et des cris de détresse il nous fait signe de déguerpir aussitôt, marche arrière sur une dizaine de mètres en territoire turc.

Tandis qu’une femme, coincée entre les grilles des deux pays, supplie et pleure toutes les larmes de son corps afin de pouvoir entrer en Iran, nous commençons à parlementer avec les douaniers. Mais rien à faire. Ils restent inflexibles face à notre feinte incompréhension. Il faut retourner 300 km en arrière jusqu’à la ville d’Erzurum, trouver le consulat iranien et dénicher un fonctionnaire suffisamment téméraire qui inscrive sur mon bout de papier le nom de deux enfants sages (qui ne jettent pas de pierres sur les impies).

Coincés :

Sauf que - classique ! - le visa turc de Xiao-Lin a été annulé, elle ne peut donc plus retourner sur ses roues, tout comme moi et le véhicule, qui avons plus que virtuellement quitté le territoire. Notre sortie fut notée de manière informatique. Dans ce cas là - comme je vais l’apprendre au bout de quelques heures - pas de retour possible. Les programmateurs ne l’ont pas prévu ; à se demander s’il ne s’agit pas d’une vaste mise en scène pour nous rincer.

Finalement on a bien voulu rajouter un coup de tampon sur nos passeports pour annuler les précédents, mais pour la voiture ils ne veulent rien savoir, il faut qu’elle sorte du territoire... pour y revenir ensuite ! Les douaniers iraniens sont d’accord pour me laisser entrer et ressortir seul avec le véhicule, à ceci près que mon visa sera tamponné et inutilisable.

Au bout du compte, beaucoup de stress et de fatigue, 5 heures d’attente, et 70 euros dans les bonnes poches afin de me permettre de me faufiler intra-turquos avec l’AX et simuler mon entrée en Turquie. Dans sa guérite un officier de police turc me demande si j’arrive bien d’Iran. Je mets quelques secondes avant de comprendre et de réagir, et puis cela fait tilt ! " Oui, oui, bien sûr, d’où voulez vous que je vienne ? ! ".
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Vaisselle cassée
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Retour à tombeau ouvert sur Erzurum. 300 kilomètres de bitume moelleux constellé d’imprévisibles et profondes trouées particulièrement difficiles à éviter lorsqu'un camion surgit en face. Cette fois-là, ce fut la fois de trop; la voiture plonge dans un nid d'autruche. Craquement sourd, sifflement et fumée qui sort de la roue arrière... Je pile.

Vérification des dégâts, rien d’apparent, hormis le fait que le pneu arrière droit sent le roussis. Je veux redémarrer pour voir s’il y a frottement, mais la voiture refuse de repartir. Le moteur est en rade.
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Par chance, deux Turcs dans leur camion se portent à notre secours. Vite fait bien fait ils remorquent notre voiture à l’aide d’une corde. Mais nous ne ferons pas plus de 500 mètres. Le pneu arrière droit, qui devait frotter sur la carrosserie, explose.

Heureusement nous avons croisé les rois de la débrouille. Les camionneurs conduisent leur engin en contrebas de la chaussée, baissent la ridelle, et chargent la voiture dans la remorque du Mitsubishi. Ils nous assurent que dans la ville qui se trouve à proximité il n’y a pas de garages qui puissent effectuer les réparations. C’est donc une bifurcation de 125 km, de retour vers le lac de Van, que nous opérons. Hélas dans la ville indiquée, tous les garages, en ce dimanche, sont fermés.

Finalement après avoir visité la famille en cours de route, fait une halte thé, essuyé un orage, nous sommes hébergés chez nos deux camionneurs : Mehmet et Halis. Nous partagerons le repas à même le sol avec la famille : mouton récalcitrant, soupe de concom-bre, yaourt, galettes de pain... La soirée se termine par une séance de brossage de dents - un peu gênante - dans une bassine et devant toute la famille réunie !
Levés à 5 heures du matin nous sommes les premiers arrivés au garage. Il y en a plusieurs regroupés dans un lotissement à l'extérieur de la ville, chacun ayant sa spécialité. Mais ici les voitures diesel ne sont pas légion (en revanche les Citroën sont courantes, et récentes). Finalement l’un d’entre eux finit par accepter de soigner la bête : reconnecter quelques câbles sournois, et changer les bougies de préchauffage et la batterie (tout cela était-il bien nécessaire ?).
Nous repartons le portefeuille bien allégé, mais encore trop lourd pour notre petite auto : la roue arrière droite frotte toujours légèrement sur la carcasse de la voiture, et risque d’exploser à tout moment. Les garagistes du coin nous assurent qu’ils ne peuvent rien y faire.

A cet instant précis nous sommes à deux doigts de jeter l’éponge, de mettre la voiture dans un cargo et prendre l’avion pour la Chine. Voyant notre désarroi l’un des garagistes frappe au burin sur la tôle pour l’éloigner un peu plus du pneu, puis nous conseille de charger le maximum de poids sur la gauche.

C’est ainsi que nous repartons. Advienne que pourra. Je vous passe les détails mais la suite ne fut pas plus simple... Lors de notre recherche en ville dans l’acquisition d’un nouveau pneu, la clef de contact refusa de fonctionner... Bloqués une fois de plus... Retour au garage pour changer le Neiman... Trouver un pneu de secours pas tout à fait de la même dimension... Bref j’en avais raz le bol de cette succession de coups pourris ; Xiao Lin et les enfants devaient patienter ici et là dans les garages et dans la rue... La fatigue se faisait sentir... Nous avions hâte de quitter ce bled tordu.

Nous repartons en fin d’après-midi avec la voiture estropiée, Xiao-Lin assise sur le siège arrière gauche, et un des deux enfants devant. De nombreux postes de contrôle militaires nous ralentissent. La fréquence des contrôles est peut-être liée aux troubles récents : La police paramilitaire a tiré des coups de semonce aujourd’hui pour empêcher une foule en colère de lyncher cinq suspects accusés d'avoir violé une touriste suisse dans le secteur !
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Irons nous en Iran ?

Enfin, un jour plus tard et 300 km, Hourra ! Le personnel du consulat d’Erzurum un joyeux luron qui ose rajouter le nom des enfants sur le visa iranien... Dans deux jours on y rentrera peut-être dans ce pays si l'AX, XL et SL tiennent le choc !

Dernière minutes : à l’annonce de nos déboires les messages que je reçois sur ma messagerie sont partagés ; certains m’encouragent à poursuivre la croisière en soulignant, avec la prudence requise, que " the show must go on ", d’autres en revanche, vu le dépérissement du véhicule, me préconisent de laisser tomber en précisant " qu’il n’y a pas de honte à changer son fusil d’épaule, et de prendre l’avion " ! Certes mon orgueil de papa aventurier ne doit pas se faire au détriment de la sécurité des enfants et de Xio-Lin... Entre les deux options mon coeur balance... Plutôt d’un côté... A suivre...
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Rouler en Turquie :
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Etat des routes : De bon à médiocre. Les petites routes n’ont parfois plus de bitume. De même que les grands axes constamment remaniés. Nids de poules fréquents. Les routes sont larges, avec de grandes courbes et de longues lignes droites. Peu d’autoroutes, souvent gratuites ou peu chères.
Conduite : Assez bonne, hormis dans les villes où elle devient vigoureuse. Klaxon largement utilisé aux feux, dépassement en tous sens. Signalétique correcte. Peu de circulation en campagne, mais très dense en ville. Vitesse respectée. Contrôles policiers fréquents autour des grandes agglomérations et très fréquents dans l’Est du pays. Nombreuses stations-derviches (merci Laurent !), aucun souci pour trouver du gasoil (très cher).

Quelques prix :
Diesel 1,20 euro/l ; 1 l de lait 1,2 euro ; Oranges 0,60 euro le kg. Pain 0,30 euro ; Camping entre 3 et 10 euros pour 4 pers. ; Hôtel, chambre triple avec petit déjeuner et climatisation : entre 18 et 30 euros (sauf Istanbul + cher). Repas pour 3 pers (3 plats chauds + salade) au restaurant : entre 6 et 13 euros.

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