La Turquie, la Grèce, Italie, Partir de plaisir, Les Tribulations d'une famille sur les routes de la soie” /> User-agent: Googlebot allow: /

28 mai, 2006

La Turquie


Une foule de nouvelles choses qui font plaisir à voir, ainsi que d'autres péripéties relatives à cette sympathique croisière.

ISTANBUL

Un peu plus d'une heure pour traverser la frontière, puis, après plus de 200 kilomètres de voie rapide un peu chaotique, c'est le grand plongeon dans le maelström d'Istanbul. Dans cette mégalopole de 16 millions d'habitants on ressent les premiers coups de boutoir de l'Orient et de l'Asie. La conduite devient plus musclée et tapageuse. Très vite nous nous égarons dans les embouteillages poussiéreux et les innombrables ruelles encombrées, mais enfin nous atteignons le vieux quartier de Sultanahmet où nous trouvons refuge dans une petite pension pour touristes (40 euros la nuit ; pt dej. Compris sur la terrasse avec vue sur le Bosphore !).

Pendant deux jours nous découvrons le centre de cette ville grisante et animée, où les buildings contemporains côtoient les mosquées byzantines ; où les tavernes traditionnelles et les vendeurs de rue jouxtent les fast food et où les minijupes de jeunes femmes se frottent au tchador noir des femmes plus conventionnelles ; tous se mêle à Istanbul, avec toujours en fond sonore le bruit des klaxons et les appels des muezzins qui retentissent en écho d'un minaret à un autre.
Nous sommes émerveillés par la Mosquée Bleue tout en lignes courbes harmonieuses, et restons bouche bée devant la grandeur et l'élévation de la grande coupole de Sainte-Sophie.


Expérience unique que de se perdre
dans le labyrinthe du grand bazar,
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et de savourer sur une terrasse extérieure un thé accompagné de quelques délices de la cuisine turque.



VOL DE NUIT

Nous quittons la mégalopole en bateau par une double traversée du Bosphore. Ce moyen de transport très usité est à la fois simple et économique. Puis nous gagnons le Sud du pays en franchissant une zone montagneuse peu habitée. La circulation disparaît presque tandis que les routes se rétrécissent et perdent une bonne partie de leur bitume.

C'est dimanche et les citadins se retrouvent en masse dans cette région boisée pour y chercher un bon bol d'air pur. Chaque recoin, chaque aire de fontaine - nombreuses sur le bord de la chaussée - est pris d'assaut par les pique-niqueurs. Vers 18 heures nous parvenons enfin à trouver un emplacement inoccupé et commençons à installer notre bivouac dans un bosquet de jeunes pins situé un peu à l'écart de la route.

Une jeune femme, plutôt charmante, se présente et tente d'engager la conversation. Ne pouvant dialoguer ensemble, tout cela se fit par gestes, et au bout d'une minute à peine, la demoiselle repartit tranquillement. Me retournant vers la voiture, Lino, de manière presque innocente et tranquille, m'annonce qu'une autre femme, pendant notre conversation, s'est glissée près de la voiture et a emporté le sac à dos de Xiao Lin.

Aussitôt, nous nous lançons tous les deux à la poursuite des chapardeuses. Mais une voiture grise, du type Renault Kangoo, le coffre grand ouvert (plaque d'immatriculation invisible), les attend au bout du chemin. Elles se jettent à l'intérieur et le véhicule démarre en trombe. Toujours en courant j'essaie de rattraper le véhicule, mais loin d'être dans un mauvais film, dans la vie réelle les voitures sont plus rapides que les hommes !

En toute hâte je retourne donc chercher mon AX, tandis que Xiao-Lin m'attend sur le bord de la route. Le temps que je revienne (le véhicule était bloqué par les deux tentes), la Kangoo avait rebroussé chemin et était reparti dans la direction opposée. Une manœuvre étrange qui a permis à Xiao-Lin de relever leur numéro d'immatriculation.

Seul dans la voiture, je me rends vite compte que je ne les rattraperai jamais, je décide donc de revenir prendre Xiao-Lin et les enfants et de nous rendre au prochain poste de police situé à 25 kilomètres. Hélas, nous ne sommes plus dans leur circonscription et il nous faut retourner une quarantaine de kilomètres en amont porter plainte auprès de la gendarmerie.

La déposition prend de nombreuses heures (le temps de trouver un interprète, de remplir les formulaires en plusieurs exemplaires, de retourner sur la place du crime pour y faire un schéma détaillé, etc.) ! Le seul élément qui aurait pu nous aider à les retrouver rapidement, à savoir le numéro de la plaque d'immatriculation, s'avéra incomplet (il manquait une lettre). Bref, résultat des courses, Xiao-Lin a perdu sa carte bancaire, sa carte de séjour française (mais pas son passeport, je l'avais avec moi), près de 70 euros, mon appareil photo numérique Canon, le double des clefs de la voiture, et une multitude de petits accessoires pratiques du genre crème solaire, anti-moustique, torches, dictionnaire franco-chinois, peluche de Bonnie...

La déposition se termine vers minuit. Les gendarmes, très avenants, nous ont offert à manger dans leur caserne, puis nous ont conduit au collège de la petite ville, dans un centre d'accueil pour les professeurs, où nous avons terminé la nuit.

Après ce malencontreux épisode, Xio-Lin est plus que réticente à vouloir poursuivre le camping sauvage, c'est donc dans les petits hôtels et sur les quelques terrains de camping existants que nous cherchons à faire halte.

Rencontres

Cela va faire plus d'une vingtaine de jours que nous sommes sur la route et la principale différence que je note par rapport à mon voyage à vélo se situe au niveau des rencontres. Sur les routes, enfermés dans notre véhicule, il n'y a bien sûr aucun contact avec la population. Cela devient seulement possible lors des quelques haltes dans les restaurants ou le soir dans les petits hôtels ou pensions familiales. Le choix de notre itinéraire nous conduisant par ailleurs vers les centres d'intérêt du pays, où les habitants habitués à la présence des touristes offrent un accueil un peu moins authentique.

Par bonheur, nous aurons eu la chance de retrouver une personne que j'avais rencontrée lors de mon periple à vélo, l'épicier de l'hôpital de la petite ville de Sarigol. Les retrouvailles furent émouvantes, même si nous avions de grosses difficultés à communiquer ensemble.



En revanche la voiture permet d'accéder plus rapidement aux sites d'exception et d'emprunter des itinéraires alternatifs plus intéressants qui peuvent devenir particulièrement usants à faire à vélo (en montagne notamment).


C'est ainsi que les jours se succèdent, à la decouverte des curiosités géologiques de Pammukale avec ses bassins de travertins blancs ;



Le littoral méditerranéen, le plus souvent défiguré par des chapelets d'hôtels et de restaurants, (La Turquie est un parc d'immenses chantiers de béton, souvent inachevés). Quelques perles subsistent comme la plage de Patara qui étire ses 20 km de plage de sable blanc, lieu de prédilection pour la nidification des tortues de mer. Une superbe route serpente sur la corniche, avec la montagne en arrière-plan, dévoilant ici et là de petites criques isolées...

Temps superbe (entre 30 et 35 degrés) pour traverser la Cappadoce est ses paysages fantastiques...

Camping à Göreme, réveillé à 6 heures du matin par le souffle puissant des brûleurs de montgolfières. Une quinzaine en tout qui profitent de la splendeur du site au lever du soleil. L’opération semble se répéter chaque matin.

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20 mai, 2006

la Grèce


Où la petite auto de la famille Leret poursuit son voyage, bien agréable en vérité, ou presque.

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Mer plate pour la traversée en bateau de Brindisi (Italie) à Igoumenitsa (Grèce) entre 19 h 00 et 3 h 00 du matin.

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Ayant acquitté notre place au prix plancher (34 euros par adulte ; 22 euros par enfant et 32 euros pour le véhicule), nous nous retrouvons parqués dans le bar-discothèque, secoués par une musique grecque, où les bouzoukis et les violes sont aussi tonitruants qu'assourdissants ! C'est donc quelque peu éreintés que nous sortons du ferry. Je roule dans la douce obscurité, les enfants s'endorment, et la nuit se termine pour nous, emmitouflés dans les duvets, à la belle étoile, sur une corniche en bord de mer couverte de cyprès et d'oliviers.



Avant d'entrer à l'intérieur des terres et de nous diriger directement vers la Turquie, nous opérons quelques détours vers le sud afin de goûter aux attraits du littoral grec parsemé de villages de pêcheurs, de criques pittoresques et de routes sans cesse coupées par ses incontournables troupeaux de chèvres.




C'est sur la presqu'île de Sinthonia (au Sud-Est de Thessalonique) que nous en apprécierons pleinement les charmes. Nous y prendrons une journée de repos salutaire sur un petit terrain de camping blotti dans une anse solitaire, parmi les pins maritimes, en bordure d'une plage de sable fin. Un excellent endroit pour fêter mon 40ème anniversaire.

Hélas la plupart des sites enchanteurs - répertoriés comme tels dans mon guide - se révèlent particulièrement dénaturés par la densité des infrastructures touristiques ; telle la Baie de Nidri sur l'île de Lefkada (côte ouest) transformée en station balnéaire ;

ou encore dans la haute montagne, le petit village pittoresque de Metsovo, inséré dans un cirque rocheux et réputé pour son cadre sauvage où survivent encore quelques ours et loups, mais dont les ruelles sont maintenant remplies de boutiques de vendeurs d'objets en bois sculpté et de fromages !

En dépit de cela, nous fumes totalement éblouis par l'un des plus beaux sites naturels qu'il m'ait été donné de voir : Les Météores. Une " forêt de rochers " aux formes fantastiques et aux parois vertigineuses qui portent à leurs sommets de célèbres monastères cénobitiques, refuges mystiques créés par les moines entre le 14ème et le 16éme siècle.

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Dans l’ensemble notre voyage en Grèce aura été nonchalant et reposant, bénéficiant d’un climat doux (entre 20 et 25 °C), tout juste entrecoupé d’averses orageuses.

Cependant, pour ne pas faillir à la règle, nous avons dû subir une fois de plus les aléas du camping sauvage. C’était notre dernière journée en Grèce, nous avions posé nos tentes à une dizaine de kilomètres de la frontière turque sur une prairie vallonnée herbeuse et semi-désertique (il y avait des moutons). La soirée fut calme, profitant d’un superbe coucher de soleil sur les montagnes. Mais vers 22 heures, alors que nous étions tous couchés après une dernière partie de cartes Uno, une violente pétarade brisa le silence de la nuit. C’était comme une salve de coups de feu, située à une centaine de mètres tout au plus, semblable au bouquet final d’un feu d’artifice. Xiao-Lin, toute retournée, jeta prudemment un œil à l’extérieur, mais aucune luminosité n’éclairait le ciel. Puis, au bout d’une minute, le bruit cessa tout aussi soudainement. Tandis que Xiao Lin soupçonnait la présence de chasseurs noctambules (nous avions aperçu quelques cartouches vides aux alentours), je cherchais en vain une solution plus plausible. Cinq minutes plus tard la fusillade reprit de plus belle. Mon flegme quelque peu désinvolte et puéril s’effaça vite devant l’anxiété croissante de Xiao Lin. Il fallut une fois de plus plier bagages en catastrophe, chargeant pêle-mêle enfants endormis et bagages dépareillés dans la voiture. Cahin-caha on s’en fut, terminant la nuit plus près de la civilisation en contrebas d’un pont d’autoroute, bruyant mais sécurisant ! Il fallut attendre le lendemain matin pour tirer l’affaire au clair. Aux premières lueurs du jour nous vîmes passer un convoi de militaires. Le doute n’était plus permis : nous avions planté nos tentes aux abords d’un champ de tir !

Diaporama : Impressions visuelles et sonores d'une tranche de Grèce...


Rouler en Grèce :

Etat des routes : Bon à moyen. Peu d'autoroutes, souvent gratuites.
Conduite : Plutôt bonne. Signalétique bonne (les panneaux sont indiqués avec les doubles caractères grecs et latins) à moyen. Peu de circulation en campagne, plus dense en ville mais fluide. Vitesse respectée. Quelques contrôles policiers et radars. Particularité : Le réseau routier est couvert de très nombreuses stations-service (sauf sur l'autoroute !).
Quelques prix : Diesel 1,00 euro ; Lait 1,2 à 1,4 euros ; Pommes 1,00 euro le kg. Camping entre 20 et 25 euros pour 4 pers.

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11 mai, 2006

Italie

Une fois franchie, et de manière imperceptible, la frontière italienne, notre tribu se trimballe tranquillement vers le sud de la péninsule, alternant les haltes entre les terrains de camping (désertés en cette saison) et le camping sauvage.

Chaque matin, tandis que moi et Xio-Lin démontons les tentes, les enfants rédigent leur journal de voyage, puis s'appliquent à suivre les cours de leur nouvel instituteur.



Si l'un comme l'autre eurent un certain penchant pour la Tour de Pise,















et pour ses vendeurs de Rolex



ils n'en furent pas moins émerveillés par la Place du Prado de Sienne,
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et le papa par ses tourterelles.

Dans leur journal ils ne manquent pas d'évoquer quelques petites anecdotes personnelles, du genre " je suis resté coincé dans les toilettes du camping " dixit Lino ! (hélas je n'ai pas de photos !).
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Au chapitre des aléas liés au camping sauvage, nous avons dû subir, sur les bords d'un lac de Toscane, un violent orage. A 7 heures du matin les flots déchaînés nous obligèrent à plier bagages en catastrophe avant que les vagues ne viennent submerger les berges ! L`aventure aurait pu s'arrêter la, mais les nerfs de Xiao Lin, bien que mis à rude épreuve, ont tenu bon...

La traversée de l'Italie, avec des étapes oscillant entre 250 km et 400 km, sur des routes le plus souvent sinueuses et balnéaires, ne nous laissa guère de temps pour apprécier les petites routes de l'Italie profonde. Comme prévu, ce fut une croisière de transition, en espérant avoir le temps d'en profiter un peu plus dans les pays suivants.
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Lors de notre dernière journée en Italie, je retrouve avec plaisir une des personnes qui m'avait accueilli pendant mon périple à vélo, et avec qui je restais toujours en contact : Deguido Cosimo. Nous sommes restés près de deux jours dans la famille. Treize années ont passé, mais ni leur hospitalité, ni leur bonne humeur n'avaient pris une ride, bien au contraire ; Antonnietta, l'épouse de Cosimo, nous combla, une fois encore, de ses plats typiquement italiens, à base de pasta et de fruits de mer.
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Seul leur fils Antonio était absent, lui qui célébrait ses 10 ans lors de mon passage, en avait maintenant 23. Il suit un cursus universitaire en langues étrangères à Trieste, 2 000 km plus au nord, mais les liens familiaux sont loin d'être complètement rompus puisque celui-ci reste en permanence en contact téléphonique avec sa mama, 7 à 8 fois par jour selon Cosimo !

Nous quittons l'Italie par la voie maritime, le coffre rempli de citrons et de biscuits maison. Départ à 19 h 00, arrivée à 3 h 00 du matin à Igoumenitsa, en Grèce.
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Rouler en Italie :

Etat des routes : Très bon à bon. Nombreuses autoroutes, aux 3/4 payantes (plus cher qu'en France), avec d'innombrables tunnels.

Conduite : Plutôt bonne, bonne signalétique, limitation de vitesse stricte. Circulation assez dense. Présence policière très fréquente, nombreux contrôles et radars. Vitesse plutôt respectée mais les lignes blanches sont souvent franchies. Stationnement difficile à très difficile dans Rome.
Quelques prix : Diesel : 1,20 euro ; Camping pour 4 personnes + 2 tentes : entre 25 et 30 euro.
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06 mai, 2006

Partir de plaisir

De ce qu’il arriva à la famille Leret dans leur petite auto aux prémices de leur périple, ainsi que d’autres événements fameux :



Enfin après les multiples atermoiements provoqués par les délais d’obtention des visas et des problèmes mécaniques de l’AX, nous voilà fermement engagés pour plusieurs mois de périple sur les Routes de la Soie, pour ne pas dire « sur soi ». Nous avons d’abord changé le cardan droit de la voiture pour ensuite effectuer un petit détour de 200 kilomètres en passant au pied de la Tour Eiffel où se trouve l’ambassade iranienne. Nos deux passeports ont été visés du juste sceau, à ceci près que les enfants n’y sont mentionnés nulle part (le ministère ne les ayant pas inclus dans leur confirmation). Une plaisanterie administrative qui nous expose à d’inévitables complications à la douane.

Le premier soir nous sommes accueillis dans le giron familial, chez notre cousine Françoise de Montélimar. Une occasion également de rencontrer Patrice et sa famille, un autre cousin en villégiature dans les parages. Ils nous souhaitent de bonnes vacances de « 3 ans » !



Au terme du 1119ème kilomètre, sur la côte méditerranéenne, nous nous retrouvons invités chez des amis franco-britaniques, John et Rosy Ette. Après une carrière florissante dans le domaine du tourisme, pour le compte des Bed and Breakfast, ils se sont retirés dans un havre de paix, une belle villa ronde et rose, plantée sur les contreforts d'une colline qui profite, entre autres, d'une vue magnifique sur la baie du Pradet. De quoi largement compenser pour nous le stress de ces derniers jours. D'autant que nous passons une agréable soirée à dîner chez Marie-Ange et Pierre (responsable des guides Bed and Breakfast France). En compagnie de tous ces amis, dont la vocation est de promouvoir un accueil authentique chez l'habitant, on ne pouvait que se sentir bien !

Le lendemain, avant de reprendre la route, John, en Anglais avisé des bonnes choses locales, nous requinque définitivement avec quelques savoureuses moules frites servies au resto du port, le bien nommé "crabe poilu ".

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